Si l’on recule très loin dans le temps, on peut constater que nous dépassons nos ancêtres de plusieurs têtes. Lucy, la célèbre australopithèque qui a vécu il y a trois millions d’années, mesurait à peine 1 m. Aujourd’hui, notre taille moyenne est de 1,75 m pour les hommes et de 1,65 m pour les femmes.
Cette augmentation de la taille s’explique par la loi de la sélection naturelle, qui a fini par favoriser les plus grands individus. Par exemple, plus un homme était grand, mieux il réussissait à escalader les hauts rochers pour échapper aux tigres affamés. Plus une femme était grande, plus elle réussissait à cueillir de fruits dans les arbres pour se nourrir. Ces personnes avaient de meilleures chances de survivre et de faire des enfants. Et ces enfants étaient souvent eux aussi assez grands, à cause des lois de la génétique. Il y avait donc un avantage certain pour l’être humain à gagner ces précieux centimètres.
Mais la sélection naturelle agit sur plusieurs générations, donc sur des milliers d’années. Comment se fait-il alors que nos ancêtres mesuraient un bon 10 à 15 cm de moins que nous il y a seulement un siècle ? Certains attribuent cette augmentation aux progrès de la médecine et à la disparition de plusieurs maladies qui touchaient les très jeunes enfants. Ce serait aussi une question d’amélioration de la nutrition. Nos gènes nous offrent le potentiel de grandir jusqu’à une certaine taille, mais si notre alimentation est insuffisante durant notre enfance (ou s’il nous manque certains nutriments) on atteindra une taille inférieure à ce potentiel. Depuis quelques décennies, les progrès technologiques et les importations mondiales d’aliments nous permettent une alimentation abondante et diversifiée, ce qui aide à atteindre le plein potentiel de croissance prévu par nos gènes.
Grandirons-nous toujours ? La sélection naturelle remet son nez dans tout cela… Une taille trop grande peut devenir désavantageuse. Il en faut de l’énergie pour entretenir un corps de géant ! Selon les experts, la taille moyenne de l’être humain ne devrait pas dépasser les 2 m. Et à plus de 3 m, on oublie ça : la moindre chute serait problématique, car on risquerait de se tuer en tombant d’aussi haut !