À la fois dentiste, chirurgien, cardiologue, radiologiste et bien plus encore, le vétérinaire est avant tout un passionné des animaux !
Il prévient, diagnostique et traite les maladies ainsi que les blessures chez les petites bêtes comme les grandes, qu’elles soient couvertes de poils, de plumes ou d’écailles. Loin d’être limité aux animaux domestiques, il peut aussi être amené à travailler avec la faune sauvage, les animaux de zoo, les animaux de ferme… sans oublier les humains qui les accompagnent!
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Dre Laurie Desrochers, vétérinaire
Depuis un an, Laurie travaille pour la clinique vétérinaire Donnacona. À bord de son camion, elle parcourt la région pour venir en aide aux animaux de ferme et aux chevaux. Lorsqu’elle n’est pas sur la route, Laurie s’occupe des petits animaux domestiques !
En quoi consiste ton travail ?
Lors de visites préventives, j’administre des vaccins ou j’effectue des suivis de reproduction. Pour les animaux blessés ou malades, on parle plutôt de cas curatif. Une fois le patient examiné et le diagnostic posé, il est important d’offrir plusieurs options de traitement au client. Les soins coûtent de l’argent, et malheureusement, les animaux n’ont pas d’assurances comme nous ! Lorsqu’un animal domestique fait partie de la famille, les émotions prennent beaucoup de place dans ce genre de décision. Je dois alors endosser le rôle de confident et de psychologue.
Est-ce difficile de diagnostiquer un patient qui ne parle pas ?
C’est très difficile ! On apprend à lire les patients et à interpréter leur langage, mais encore là, chaque animal est différent. C’est pour ça qu’il est essentiel de travailler en équipe avec le propriétaire : c’est lui qui le connait le mieux !
T’arrive-t-il de soigner des animaux exotiques ?
Oui ! J’ai eu à m’occuper de furets, de wapitis, de lamas, d’alpagas… chaque journée est unique ! Après 5 ans d’université, on est généraliste, c’est-à-dire qu’on doit être bon dans tout et connaître la plupart des espèces. Si je ne suis pas à l’aise, je peux simplement diriger le client vers un vétérinaire spécialisé.
Et des animaux sauvages ?
La plupart des vétérinaires n’ont pas le droit de soigner la faune sauvage. C’est une question de santé publique : il serait dangereux de traiter un animal porteur de la rage au même endroit que des chats et des chiens domestiques. Normalement, c’est le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) qui gère ce genre de cas.
Par contre, quand on est passionné, il est difficile d’ignorer la souffrance d’un animal, peu importe l’espèce. À noter que l’écureuil n’est pas considéré comme un animal de la faune !
Que penses-tu des interventions de nature esthétique ou utilitaire ?
Ce n’est pas acceptable de faire subir une chirurgie à un animal simplement pour des raisons esthétiques. Par exemple, il n’est plus possible de faire couper la queue ou les oreilles de son chien : de telles pratiques sont maintenant illégales au Québec.
Pour ce qui est du dégriffage, ce n’est pas encore interdit, mais je refuse d’en faire. Avoir un animal de compagnie, c’est de le choisir dans son entièreté, pour le meilleur et pour le pire. Souvent, les gens ne savent pas que le dégriffage consiste à amputer le bout des doigts. Il existe plusieurs alternatives !
Les animaux redoutent souvent la visite chez le vétérinaire. As-tu des trucs pour minimiser ce stress ?
Les chats et les chiens ont une bonne mémoire. Si la cage de transport est utilisée uniquement pour aller chez le vétérinaire, ils font l’association. Mieux vaut garder la cage accessible pour que l’animal s’en fasse une cabane. À la maison, on peut également habituer l’animal à se faire palper les pattes, le ventre, la gueule, etc.
À la clinique, on essaye le plus possible de mettre les animaux à l’aise, de faire en sorte qu’ils ne se sentent pas coincés. On tient compte de leurs particularités et on leur donne gâterie après gâterie. Même si les manipulations sont parfois désagréables, on finit toujours sur une note positive. Ils ne sont pas au régime quand ils viennent nous voir !
Qu’est-ce qui t’a d’abord intéressée à ce domaine ?
Toute petite, j’adorais déjà les animaux. C’est un rêve d’enfant que j’ai poursuivi !
As-tu des animaux à la maison ?
Ironiquement, quand on est vétérinaire, on travaille beaucoup. Avec mon horaire atypique, je n’ai présentement pas le temps de m’occuper d’un chien ou d’un cheval, bien que les deux figurent dans mes plans à long terme. Par contre, j’ai un oiseau depuis 16 ans !
Y a-t-il des aspects de ton travail que tu aimes moins ?
C’est dur d’être confronté à la douleur des animaux. On voudrait tous les sauver, mais des fois on manque de moyen, de temps ou d’argent. On apprend à se faire une carapace.
Y a-t-il des dangers associés à ton travail ?
Il peut arriver que les animaux essaient de mordre : ils ne comprennent pas qu’on veut les aider ! En clinique, les techniciens sont là pour les maintenir en contention. Si nécessaire, on peut poser une petite muselière en tissu, le temps de l’examen.
Avec les gros animaux, il faut toujours anticiper ! J’ai appris à me placer pour éviter les coups de patte. Si l’animal est trop agité, je peux administrer un calmant ou raccourcir l’examen. Pour ce qui est des chevaux, il faut savoir les manipuler avec fermeté et douceur, puisqu’ils ressentent rapidement la peur des humains : une main de fer dans un gant de velours !
Quelles sont les qualités d’un bon vétérinaire ?
Comme les animaux ne parlent pas, il faut avoir un bon sens de l’observation ! Il faut aussi être empathique envers les clients, sans pour autant vivre leurs émotions.
Avec les animaux de ferme, la débrouillardise est essentielle pour recréer un environnement de travail n’importe où, même dans une étable. Comme je travaille souvent seule, je dois avoir la tête froide, penser rapidement et toujours avoir un plan b.
Quel outil utilises-tu le plus ?
Le stéthoscope ! Il me permet d’écouter le cœur, mais aussi la respiration et la digestion.
Quel est ton plus bel accomplissement ?
À l’automne dernier, j’ai dû amputer un chien qui avait une vilaine fracture. Ça lui a sauvé la vie, et maintenant il marche très bien sur 3 pattes !
Avec les animaux de ferme, Laurie sait rarement à quelle heure finira sa journée ! Une fois son camion rempli de médicaments, elle part visiter client après client. Dépendamment de la nature des cas et du nombre d’appels, elle peut finir très tôt… ou très tard !
Les journées à la clinique sont plus prévisibles. Elles se déroulent à raison d’un rendez-vous toutes les demi-heures, à moins que des chirurgies soient prévues à l’horaire. Une fois les consultations terminées, le travail de Laurie ne s’arrête pas là ! Lorsqu’elle est de garde, elle doit être prête à sauter dans son camion à toute heure pour répondre aux urgences. Aider une vache à donner naissance au milieu de la nuit, c’est tout à fait normal quand on est vétérinaire !
Laurie a obtenu son doctorat en médecine vétérinaire en 2017. Comme la plupart des finissants de ce programme, elle avait déjà trouvé un emploi avant d’avoir complété les stages qui ont lieu au cours de la dernière année.
À l’université :
L’Université de Montréal est le seul établissement d’enseignement à offrir le programme de médecine vétérinaire au Québec. Celui-ci dure 5 ans et se donne sur le campus de Saint-Hyacinthe. Il est ensuite possible de poursuivre des études postdoctorales de 3 à 4 ans afin de se spécialiser dans un domaine précis comme la dentisterie, la radiologie, la neurologie, la chirurgie, le comportement animal, la médecine zoologique…
N.B. Pour exercer la profession de vétérinaire, tu devras réussir les examens obligatoires à l’obtention du permis émis par l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec.
Et après…
Selon Laurie, il est facile de trouver de l’emploi pour les diplômés en médecine vétérinaire. En plus des cliniques qui recrutent activement, il existe plusieurs autres opportunités de carrière : à ton compte, dans les établissements d’enseignement, dans les laboratoires de recherche, dans le domaine de la santé publique, au gouvernement, en salubrité et inspection des viandes, dans les zoos, etc.