Avant même de la voir, on savait que Neptune était là, cachée quelque part dans le ciel. C’est la première planète à avoir été découverte d’abord à partir de calculs. Plus précisément, c’est grâce à sa voisine, Uranus, que l’on connaît aujourd’hui la huitième et dernière planète de notre système solaire. Depuis sa découverte en 1781, on observait qu’Uranus déviait légèrement de son orbite, comme si elle était attirée par quelque chose de massif. On supposa qu’une planète inconnue tirait Uranus légèrement hors de son orbite. Grâce aux mathématiques, l’Anglais John Couch Adams et le Français Urbain Jean Joseph Leverrier prédirent chacun de leur côté l’endroit précis où se trouvait cette nouvelle planète. En 1846, un jeune astrophysicien de Berlin, Johann Gottfried Galle, confirma leur hypothèse en repérant pour la première fois la nouvelle planète à travers son télescope. La force des maths !
Depuis 2006, Neptune est la dernière planète du système solaire. En effet, Pluton, l’ex 9e et dernière planète, a aujourd’hui été relayée au statut de planète-naine, ne laissant plus que 8 planètes « officielles » orbitant autour du Soleil. Comme Neptune est la dernière d’entre elles, son orbite est très grande et faire un tour du Soleil lui prend beaucoup plus de temps qu’aux autres : près de 165 années terrestres ! C’est donc dire qu’en 2011, Neptune a célébré son premier anniversaire « neptunien » depuis sa découverte en 1846 !
Comme ses sœurs Jupiter, Saturne et Uranus, Neptune est une « géante gazeuse », c’est-à-dire qu’elle est recouverte d’une épaisse couche de gaz (hydrogène, hélium et méthane), qui englobe un noyau de roches et de glaces de toutes sortes (eau, méthane et ammoniac). Contrairement à la Terre, ce n’est pas la présence d’eau qui confère à Neptune sa jolie couleur bleutée. Comme pour Uranus, c’est plutôt la grande quantité de méthane que l’on retrouve en haute atmosphère qui lui donne ce reflet bleuté.
Neptune ressemble donc à Uranus par sa composition et sa couleur, mais aussi par sa taille (environ 58 fois le volume de la Terre !). Mais bien qu’elle soit une fois et demie plus éloignée du Soleil que sa voisine, il y fait un peu plus chaud. Pourquoi ? Neptune émet trois fois plus d’énergie thermique à partir de son noyau que ce qu’elle reçoit du Soleil. En raison de cette température interne élevée, sa surface est bien souvent le théâtre de nombreuses tempêtes et de vents dont la vitesse peut atteindre 2 400 kilomètres à l’heure, les plus rapides du système solaire ! Imagine, sur Terre, on considère des vents de plus de 91 km/h comme très forts ! En 1989, la sonde Voyager 2 aurait même détecté sur Neptune une tempête dont les vents de 1 200 km/h auraient pu engloutir la Terre entière. Ça brasse à l’autre bout du système solaire !