Un gaz sournois

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Dans nos villes modernes, l’air n’est pas toujours très pur. L’activité humaine intense produit bien des gaz toxiques. Le monoxyde de carbone (CO) en est un bon exemple. Il ne faut pas le confondre avec son cousin, le dioxyde de carbone (CO2). À première vue, cette simple combinaison d’un carbone et d’un oxygène peut sembler bien inoffensive. Pourtant, chaque année, on rapporte des centaines de cas d’empoisonnement au « CO » dans la province de Québec.

Invisible et inodore, tu ne le verras frapper que lorsqu’il est trop tard. Pourtant, le monoxyde de carbone est extrêmement nocif pour le corps humain. Au-delà de 0,1 % de l’air, il peut même être mortel. Le problème avec le monoxyde de carbone, c’est qu’il adore l’hémoglobine, la protéine qui s’occupe du transport de l’oxygène dans ton sang. Il a 200 fois plus d’affinité pour l’hémoglobine que l’oxygène ! Le « CO » aime tellement l’hémoglobine, qu’il bouscule l’oxygène et prend sa place. Les cellules ne peuvent plus respirer. C’est la mort par asphyxie. Rassure-toi, cependant : la quantité de monoxyde de carbone dans l’environnement est naturellement négligeable, même si elle se concentre à des doses pouvant donner des maux de tête dans les grandes villes et autour des zones industrielles.

Pourquoi dans les villes ? C’est que le monoxyde de carbone provient de la combustion incomplète de matières organiques, comme celle de l’essence, du bois et du charbon, qu’on peut reconnaître à la fumée qu’elles dégagent. D’ailleurs, les voitures et les usines sont les principales responsables de l’augmentation du taux de monoxyde de carbone dans l’air.

Pour brûler, le carbone de la matière organique a besoin de chaleur et d’oxygène, qui forment ensemble le fameux triangle du feu. Normalement, le carbone brûlera complètement pour former du dioxyde de carbone — ou gaz carbonique, CO2 — qui contient un atome de carbone et deux atomes d’oxygène. Dans une combustion incomplète (manque d’oxygène, chaleur trop faible), un seul atome d’oxygène est parfois ajouté au carbone. Apparaissent alors de petites quantités de monoxyde de carbone.

Le dioxyde de carbone (CO2) est un constituant naturel de l’atmosphère (≈0,04 %). C’est le gaz que ton organisme rejette lorsque tu expires et qui est même essentiel à la survie des plantes dans le processus de la photosynthèse. Si le gaz carbonique peut être asphyxiant en grande quantité, il l’est beaucoup moins que le monoxyde de carbone. En effet, le dioxyde de carbone à une moins grande affinité pour ton hémoglobine que le monoxyde de carbone. Par contre, une combustion produit beaucoup plus de CO2, un gaz à effet de serre important. Bref, quand on joue avec le feu, on peut se brûler… et polluer l’air.

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