Que de bonnes nouvelles dans la lutte contre le sida ces derniers temps ! Pour la première fois la transmission mère-enfant du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a été stoppée à Cuba et un vaccin expérimental a donné des résultats prometteurs sur des primates. Un espoir pour éradiquer cette pandémie responsable à ce jour de 39 millions de morts ?
Le VIH est un rétrovirus, c’est-à-dire qu’il est capable d’intégrer son matériel génétique dans celui d’une autre cellule. Puis, grâce à la machinerie de son hôte il se reproduit et envahit l’organisme. Les cibles privilégiées du VIH sont les lymphocytes T4, en quelque sorte les chefs d’orchestre de nos cellules immunitaires. Grâce aux récepteurs présents à leur surface, le virus s’amarre et largue son matériel génétique. De nouveaux virus sont libérés dans le sang et les lymphocytes meurent progressivement.
Dans un premier temps, le système immunitaire se défend en produisant des anticorps. On dit alors que la personne est séropositive. C’est d’ailleurs par la détection de ces anticorps que se font les tests de dépistage. La personne n’a pas encore les symptômes de la maladie, mais peut toutefois transmettre le virus. À partir d’un certain seuil, le système immunitaire est affaibli et le malade est vulnérable à de nombreuses maladies opportunistes : cancers, tumeurs, pneumonies …
Tous les fluides corporels contenant des particules virales sont source de contamination. Ainsi, la transmission peut se faire par voie sexuelle, sanguine (transfusion ou partage de seringue) ou materno-fœtale (accouchement ou allaitement). Les scientifiques pensent que le virus a été transmis à l’Homme par les grands singes originaires du sud-ouest du Cameroun par l’intermédiaire de morsures, de dépeçages ou de consommation de la chair. La maladie est observée pour la première fois en 1981 chez cinq jeunes hommes homosexuels. D’abord surnommée « le syndrome gay », les scientifiques se rendent compte qu’elle n’affecte pas que cette communauté. Le biologiste américain Bruce Voeller lui donne alors le nom de SIDA pour syndrome de l’Immunodéficience acquise. Le virus se répand, indifférent aux frontières. Les recherches s’intensifient et les scientifiques en apprennent de plus en plus sur ce virus tueur.
Une fois installé dans un organisme, le virus est impossible à déloger. Heureusement, les traitements se sont améliorés au fil du temps et augmentent considérablement l’espérance de vie des malades. Les thérapies antirétrovirales agissent à différents niveaux. Ils empêchent la fusion du virus sur les lymphocytes, entravent l’intégration du matériel génétique dans la cellule et bloquent la multiplication du virus. La trithérapie, l’association de trois médicaments, a révolutionné les traitements ! Malheureusement, les nombreux effets secondaires obligent les malades à alourdir leur consommation de médicaments.
Difficile de produire un vaccin, car le virus mute sans arrêt : les nouveaux virus sont différents de celui qui a infecté la personne. De quoi donner du fil à retordre aux chercheurs. Le laboratoire Johnson & Johnson semblerait avoir relevé en partie le défi. L’utilisation d’un nouveau type de vaccin a permis d’obtenir une protection totale contre le virus mais seulement chez 50 % des singes testés. Des essais sont déjà en cours chez des sujets humains volontaires.