Envie d’une promenade en forêt ? D’un plongeon dans un lac ? D’une visite au musée ? Pense à consulter la carte des risques de feux de forêt, celle de la localisation des algues bleues pour savoir où tu peux te baigner ou à te servir de ton GPS pour te diriger dans la ville. Avais-tu réalisé à quel point les cartes sont utiles ! À partir de tout type de données, les techniciens en cartographie sont capables de produire une carte. C’est pour ça qu’ils sont si importants et qu’ils travaillent dans tous les domaines : foresterie, architecture, ressources naturelles, géologie, environnement…
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Isabelle a terminé sa technique en géomatique option cartographie en 2010. Elle a travaillé à plusieurs endroits comme au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et dans une firme privée d’urbanisme et d’architecture du paysage. Il y a un an, la technicienne a rejoint l’équipe de la Division géomatique du ministère des Transports du Québec.
Quelle est ta principale mission au sein du service de géomatique ?
Je dessine des cartes faciles d’utilisation à partir de données recueillies dans nos bases de données, sur internet, dans les livres… Par exemple, en cas de travaux routiers je produis une carte thématique pour que les utilisateurs prennent rapidement connaissance des horaires auxquels les tronçons sont accessibles.
Qu’est-ce qui t’a attiré vers la cartographie ?
C’est le côté « artistique dirigé » qui m’a séduite. J’aimerais être une bonne artiste, mais je ne le suis pas ! Avec la cartographie, je peux quand même m’éclater en dessinant, mais encadrée par des logiciels !
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
La variété. Chaque projet est différent. Je peux très bien mettre à jour une carte du Québec et le mois suivant dessiner une carte de localisation des grenouilles dans une région marécageuse pour un projet de construction de pont.
Qu’est-ce que tu aimes le moins ?
Mon travail comprend des tâches plus répétitives que j’aime moins, mais elles sont indispensables. Par exemple, chaque route du Québec est divisée en tronçon numéroté. Je dois mettre à jour dans un tableau les caractéristiques de chaque partie : sa longueur, son état, son année de rénovation…
Quelles sont les qualités d’un(e) bon(ne) technicien(ne) en cartographie ?
Il faut être autonome, créatif, minutieux, savoir travailler en équipe et être autocritique.
Fais-tu de la cartographie en 3D ?
Plus maintenant, mais j’en ai fait auparavant. C’est très demandant pour les yeux ! J’ai notamment réalisé une carte numérisée et dessinée avec des lunettes 3D de tout le territoire des réserves Inuit dans le Grand Nord.
Quels défis rencontres-tu dans l’exercice de ton travail ?
Les délais. Je peux passer deux mois plutôt tranquilles à faire des mises à jour de carte routière du Québec en écoutant de la musique et d’un moment à l’autre j’apprends que je dois produire une carte de l’électrification des transports au Québec pour une conférence de presse qui aura lieu dans 4 jours !
De quelles disciplines scientifiques as-tu le plus besoin au quotidien ?
L’informatique au quotidien pour produire mes cartes et aussi un peu des mathématiques, de géologie et de géographie.
Une situation insolite à nous raconter ?
Trois semaines après mon arrivée à la Division géomatique il y a eu un important dégât des eaux. La salle des serveurs où l’on conserve nos données est presque totalement inondée ! Nos connexions vers les serveurs informatiques ne fonctionnaient plus il a fallu s’adapter et travailler à l’ancienne. Je me suis alors rendu compte de l’importance des technologies dans mon métier. Alors qu’avant créer une carte de la ville de Québec à la main prenait 80 heures, aujourd’hui il nous faut plus qu’une demi-semaine !
Chaque matin, après avoir déposé ses enfants à l’école, Isabelle emprunte l’ascenseur qui l’emmène à son bureau au 25e étage de l’immeuble où se trouve la division de la géomatique. À 8 heures, les lieux sont plutôt déserts, elle profite du calme pour consulter ses courriels, ses messages vocaux et la page intranet du Ministère pour se mettre à jour. En ce moment, un projet de grande ampleur l’occupe à temps plein. Celui de mettre à jour la carte routière du Québec : 1 667 712 km² de superficie, ça en fait du travail ! Heureusement, la technicienne ne part pas de zéro et récupère la dernière version de la carte dans les archives.
La première étape de son travail est de contacter les responsables de chaque région administrative. Y a-t-il un nouveau parc sur votre territoire ou une nouvelle section d’autoroute, une station de ski a-t-elle récemment fermée ? Elle peut aussi compter sur ses collègues qui lui servent d’« yeux » sur le terrain. Isabelle s’occupe de valider les données en lien avec le transport : routes, aéroports, ponts… Pour cela, le centre de documentation est son meilleur ami. Une fois que toutes les informations sont recueillies, la spécialiste s’installe devant ses deux écrans, démarre ses logiciels et c’est parti ! La technicienne va pouvoir mettre à profit ses talents artistiques et ajouter les nouvelles informations, intégrer de nouvelles photos, jouer avec les couleurs. Une fois le travail terminé elle envoie le devis à l’imprimeur, regarde les échantillons et donne le feu vert pour l’impression.
La prochaine fois que tu sillonneras les routes du Québec et que tu consulteras une carte routière, pense au travail d’Isabelle !
Après avoir obtenu un DEC en aménagement du territoire et d’urbanisme, Isabelle s’est ensuite intéressée à l’horticulture, domaine dans lequel elle a travaillé pendant 10 ans. Par la suite, elle a choisi de retourner aux études et de suivre le DEC en Technologie de la géomatique option cartographie au Cégep de Limoilou à Québec où elle a réappris la cartographie, mais cette fois-ci par ordinateur !
Au collégial :
– DEC en Technologie de la géomatique option cartographie offert aux Cégeps de l’Outaouais et de Limoilou à Québec.
– DEC en Technique d’Aménagement et d’Urbanisme offert au Cégep de Jonquière, au Cégep de Matane, et au Collège de Rosemont.
Et après ?
Le technicien en cartographie peut travailler pour les gouvernements, les municipalités, les ministères (comme le ministère des Ressources naturelles, ou encore le ministère des Transports), les firmes d’urbanisme, les sociétés de services publics (électricité, gaz), les compagnies forestières.