Répète ! Je n’entends rien !!

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T’es-tu déjà retrouvé près d’un haut-parleur dans un concert et as-tu ressenti un chatouillement dans tes oreilles ? Si oui, alors tu t’es infligé des blessures aux oreilles. Cela n’est pas anodin et l’exposition à des sons forts et prolongés peut avoir un impact sur votre audition.

Nous ne sommes pas tous égaux face au bruit. Chaque personne possède sa propre perception selon son état physique ou mental. Toutefois, à partir d’une intensité de 120 décibels, nous commençons à ressentir des chatouilles dans l’oreille. À partir de 130 décibels, le bruit devient douloureux. Par réflexe, le tympan devient plus rigide pour se protéger. Il capte alors moins d’ondes à basse fréquence et à haute amplitude : les sons sont affaiblis. Au-delà de cette intensité, c’est le seuil de la douleur et les conséquences peuvent être dangereuses.

Le premier signal d’alarme est la fatigue auditive. Le lendemain d’un concert, les acouphènes nous rappellent que nos oreilles souffrent. Ce sont des bourdonnements que l’on entend, mais qui sont générés par l’oreille elle-même. Autrement dit, nos oreilles nous jouent des tours. Il s’agit d’une activité spontanée du système auditif interprété comme un bruit par le cerveau. Normalement, ce problème est passager à condition que tu ne sois plus exposé au bruit.

Un concert, ça passe. Deux concerts aussi… Mais lors d’expositions répétées à des nuisances sonores, des surdités légères, moyennes ou sévères peuvent survenir. C’est l’accumulation des blessures qui finit par se faire sentir. Dans les situations les plus graves, une perte définitive de l’audition peut survenir. On parle alors de traumatismes chroniques. Le plus embêtant, c’est que cela se produit sournoisement : la personne n’a pas réellement conscience de la dégradation de son audition jusqu’à la perception d’un réel handicap. Ces risques touchent notamment les personnes exposées à une pollution sonore sur leur lieu de travail (chantier, usine…). Mais notre époque moderne est en train de produire une génération de futurs sourds : les ados qui écoutent leur musique à trop forte intensité dans leurs écouteurs.

Dans certains cas, la surdité peut aussi être immédiate, suite à un bruit fort et soudain tel qu’une explosion, un concert, ou une écoute trop forte de la musique dans des écouteurs : c’est un traumatisme aigu.

Quels dommages le bruit cause-t-il sur l’organe de l’audition ? Les cellules ciliées de la cochlée sont les premières à être touchées. Au nombre de 15 000 à la naissance, leur destruction est irréversible. L’oreille perd alors de sa sensibilité et peut difficilement discriminer les sons. Le tympan peut être aussi endommagé. Un bruit bref très intense peut provoquer une déchirure immédiate et douloureuse. Les impacts sur la santé ne sont pas négligeables : stress, fatigue, trouble de l’attention, un cocktail qui a vite fait de nous rendre fou.

Au Québec, des réglementations existent pour limiter le bruit au travail. En revanche, aucune politique globale ne concerne l’environnement public (bar, cinéma…). La décision de diminuer les nuisances sonores repose uniquement sur les épaules des municipalités. Pour améliorer sa qualité de vie et préserver ce précieux sens, quelques gestes peuvent suffire : baisser le volume, s’éloigner des haut-parleurs, insonoriser sa maison…

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