L’expérience est cruelle mais édifiante. Un ver de terre coupé en deux ne meurt pas. Mieux encore, dans les minutes qui suivent l’amputation, ses deux parties continuent à se tortiller ! Mais cela ne dure pas très longtemps. Très vite, la partie la plus courte meurt. La partie la plus longue, quant à elle, se met à repousser de façon à reconstruire un ver de terre entier. Le lombric (son vrai nom) ne gardera aucune séquelle de son accident.
Comment est-ce possible ? Le corps du ver de terre consiste en des anneaux successifs qui permettent à l’organisme de ramper. Tous les segments sont pratiquement semblables, à l’exception du premier, le prostomium, qui porte la bouche, et le dernier, le pygidium, qui porte l’anus. Quand il est coupé en deux, le lombric n’est donc pas privé d’organe essentiel. C’est pourquoi il lui est encore possible de vivre. La capacité du ver de terre à « repousser » est appelée la régénération. Il n’est pas le seul à pouvoir le faire : les mollusques, crustacés, insectes, tritons, têtards et lézards peuvent aussi reconstruire leurs organes amputés. Certains animaux encore plus petits comme l’hydre d’eau douce ou les vers némettes sont même capables de produire deux hydres ou deux vers némettes quand ils sont sectionnés !
Même les humains auraient une capacité (limitée) de régénération. À notre naissance, et durant nos premières semaines de vie, si on se fait couper un petit bout de doigt, il repousse ! Mais attention, on parle de la chair où se trouvent les empreintes digitales, pas du doigt avec son os et son ongle !