Physiothérapeute

-
Mal de dos, arthrose, blessures articulaires. Des maux qui ne se guérissent pas en un jour. Après le diagnostic, un programme de réadaptation est souvent nécessaire. C’est là le travail du physiothérapeute. En collaboration avec d’autres professionnels de santé, il tente d’aider des personnes handicapées, âgées, accidentées et des enfants à retrouver une vie active normale. Et ses moyens sont nombreux : massages, tractions, exercices d’assouplissement, même le froid, la chaleur et les ultrasons peuvent faire des miracles.

  • Entrevue
  • Journée type
  • Études et emplois

Nathalie Biron, physiothérapeute

Nathalie est physiothérapeute généraliste depuis 1990. Un peu comme en médecine, le terme « généraliste » signifie qu’elle ne s’est pas spécialisée dans un domaine précis : elle maitrise les éléments de base de sa profession. Elle a toujours exercé à Chibougamau, au Centre Régional de Santé et de Services Sociaux de la Baie-James. Sa mission principale : tenter d’améliorer le quotidien de ses patients.

Pourquoi avoir choisi de devenir physiothérapeute ?
Ma mère m’a donné l’idée alors que j’étais au secondaire. J’aime l’autonomie dont je bénéficie en tant que professionnelle, la santé… et c’est une médecine traditionnelle très diversifiée qu’il est possible de compléter avec d’autres formations comme la médecine alternative.

Quels aspects de ton travail préfères-tu ?
Rencontrer les patients et me faire une vision globale du problème pour lequel la personne vient me voir. Si le patient a mal au genou, je vérifie aussi comment va son dos.

Qu’est-ce que tu aimes le moins ?
Deux choses: la bureaucratie qui est assez prenante dans le secteur public et les fois où je me retrouve devant un patient qui ne semble pas avoir envie de se prendre en main. C’est souvent pour de bonnes raisons, mais cela peut-être difficile en tant qu’intervenant.

Quelles sont les qualités d’un bon physiothérapeute ?
Ça prend un certain amour et une certaine passion pour l’humain et la biologie. Il faut avoir un bon esprit d’analyse. Un peu comme un détective, on cherche le problème, on fait des liens et des synthèses. Il faut aussi aimer l’autonomie et le travail physique.

À qui déconseillerais-tu ce métier ?
Nous sommes constamment en contact physique étroit avec le patient. Si tu n’aimes pas le contact peau à peau, ce n’est pas un métier fait pour toi.

Quel type de patient préfères-tu ?
J’aime davantage la clientèle adulte avec des problèmes orthopédiques comme des maux de dos ou d’épaules.

Quels sont les problèmes que tu traites le plus souvent ?
Les maux de dos, de cou et dans les épaules, souvent dus à de mauvaises postures. L’être humain a aussi beaucoup d’émotions qui passent par le corps. J’ai parfois des patients qui me disent avoir des douleurs alors qu’il n’y a pas de raisons apparentes.

Le dialogue est très présent dans ta profession ?
Le premier désir du patient c’est d’être écouté. Pour être un bon intervenant en santé, il ne faut pas seulement maîtriser le savoir-faire et la connaissance, mais aussi être à l’écoute. On suit d’ailleurs des formations sur la psychologie du patient.

Quelles sont les techniques que tu utilises pour soigner ?
Bien sûr le massage. J’emploie également des techniques de traction et de plus en plus des exercices de contrôle neuromusculaire (des postures statiques comme la planche). J’utilise aussi la glace, la chaleur, les bains-tourbillon, le laser et tout ce qui est électrothérapie, qui consiste à appliquer des courants électriques sous différentes formes.

Raconte-nous une situation spéciale que tu as vécue ?
Une patiente avait des ankyloses aux pieds et une perte de force. Elle s’est finalement retrouvée en fauteuil roulant sans qu’aucun diagnostic n’ait été trouvé. Il s’agit sûrement d’une atteinte psychogénique, liée au mental. Le cerveau peut-être vraiment puissant dans certains cas !

Arrives-tu toujours à améliorer le quotidien de tes patients ?
Il y a bien quelques cas où ça ne fonctionne pas, mais la majorité du temps, on réussit bien. 

Il y a-t-il un avantage à travailler en région ?
L’avantage que j’y vois c’est qu’on doit toucher à tout et qu’on devient extrêmement débrouillard, car les spécialistes sont rares. J’ai la chance de travailler en équipe, avec des thérapeutes en réadaptations physiques. Je collabore aussi avec des médecins, des ergothérapeutes, des orthophonistes et la médecine alternative.

Nathalie enfourche son vélo et arrive au travail à 8 heures. Pendant de nombreuses années, elle a été la seule physiothérapeute du CRSSS et elle s’occupait principalement de la phase d’évaluation des patients. Ce travail ne peut être accompli que par un physiothérapeute et permet de monter un plan de travail qui est ensuite confié aux thérapeutes en réadaptations physiques. Même si Nathalie partage maintenant son travail avec une autre physiothérapeute, elle a gardé ses habitudes.

Elle rencontre son premier patient, un jeune homme de 36 ans qui vient de subir une chirurgie à l’épaule. Elle débute l’évaluation par un questionnaire subjectif : le patient lui montre à quel endroit il a mal, depuis combien de temps… Elle entreprend ensuite tout sorte de tests et de mesures. À l’aide d’un goniomètre, la professionnelle mesure la force, l’amplitude, la quantité et la qualité des mouvements que le jeune homme est capable de réaliser. Il lui reste du temps avant le prochain rendez-vous pour réaliser un massage et prescrire des exercices à faire à la maison. Pour les prochaines rencontres, le patient consultera la collègue de Nathalie.

Quarante-cinq minutes plus tard, la physiothérapeute accueille une mère et son enfant de six mois qui a un léger retard moteur. La généraliste rencontrera comme ça quatre à six patients dans la journée. Pour chaque patient, Nathalie rédige un dossier et compile des statistiques destinées au gouvernement. Après 7 heures de travail, elle rentre chez elle, sur son fidèle vélo.

Sur les bancs de l’école :
Il y a 24 ans, un baccalauréat suffisait pour devenir physiothérapeute. Nathalie a effectué son baccalauréat en physiothérapie de trois ans à l’Université Mc Gill. Elle a réalisé 4 mois de stage à Montréal avant de travailler au CRSSS de Baie-James.

Au cégep :
D.E.C. en sciences de la nature (2 ans)

À l’Université :
Maintenant, la formation en physiothérapie se présente sous la forme d’un continuum baccalauréat-maîtrise :
• Baccalauréat-Maîtrise professionnelle en physiothérapie, Université de Montréal (4 ans)
• Baccalauréat-Maîtrise professionnelle en physiothérapie, Université McGill (5 ans)
• Baccalauréat-Maîtrise professionnelle en physiothérapie, Université Laval (4 ½ ans)
• Baccalauréat-Maîtrise professionnelle en physiothérapie, Université de Sherbrooke (4 ans)

Le tronc général est commun. Par la suite, une fois sur le marché du travail, il est possible de suivre une courte formation  pour se spécialiser. Certains physiothérapeutes se spécialisent en neurologie, en pédiatrie, en gérontologie, en orthopédie, en sport ou encore se dirigent vers l’armée.

Et après ?
Le physiothérapeute peut exercer dans différentes structures telles que des centres d’accueil et d’hébergement pour personnes handicapées, des centres de réadaptation en déficience physique, des centres de santé et de services sociaux, des centres hospitaliers de soins de longue durée pour personnes âgées, des centres sportifs, des cliniques privées en réadaptation, des clubs et organismes sportifs, des hôpitaux, des organismes internationaux…

settings.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2024 - BUZZons, particules de savoir