Au Québec, lorsque les populations d’une espèce animale ou végétale montrent des signes importants de déclin, on attribue à l’espèce un statut officiel selon la gravité de la situation. Au Québec, il existe deux niveaux selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. Le statut le plus préoccupant est « espèce menacée » et, en mai 2017, 20 espèces portaient ce titre, comme le Béluga du Saint-Laurent ou le Pic à tête rouge. Le statut « espèce vulnérable », un peu moins grave, est attribué à 18 espèces, comme le Faucon pèlerin ou la Tortue des bois.
Il existe aussi une liste des espèces susceptibles de porter l’un de ces deux titres, autrement dit, des espèces qui sont en déclin, mais de façon encore « acceptable ». Cette liste compte présentement 115 espèces, incluant par exemple l’Anguille d’Amérique, le Rorqual bleu et la Coccinelle à neuf points.
Il existe aussi un classement équivalent à l’échelle canadienne. La Loi sur les espèces en péril prévoit quatre échelons : « Préoccupante », « Menacée », « En voie de disparition » et « Disparue ». Une même espèce peut donc être doublement désignée en danger, des points de vue québécois et canadien.
Lorsqu’une espèce reçoit l’un de ces titres peu enviés, les lois obligent les autorités à prendre les choses en main pour améliorer son sort. Il faut mener des études, des recherches et des analyses pour mieux cerner l’écologie de l’espèce et le contexte qui la menace. Puis on doit mettre en place des mesures pour tenter de redresser la situation. Parfois, cela fonctionne, et l’espèce change de statut. Parfois, on n’y parvient pas et la situation s’aggrave…
Quelques exemples :
– Le Bar rayé est un poisson argenté qui peut mesurer de 40 à 90 centimètres de long. Il vivait dans l’estuaire du Saint-Laurent, mais a été complètement éliminé par la pêche et le dragage du fleuve pour laisser passage aux gros navires. Il avait donc le statut canadien d’espèce disparue. Sur une période de 13 ans, dans l’espoir de rétablir la population, on a introduit dans le Saint-Laurent plus de 19 600 Bars rayés adultes et 34 millions de larves, capturés initialement dans la rivière Miramichi au Nouveau-Brunswick. Aujourd’hui, mission accomplie, la nouvelle population se reproduit naturellement dans le fleuve et des frayères ont été localisées. Mais il est toujours considéré « en voie de disparition ».
– Le Béluga du Saint-Laurent, cette petite baleine blanche qu’on peut observer notamment à l’embouchure du Saguenay, comptait plus de 10 000 individus en 1870. Aujourd’hui, on ne compte plus que 880 bélugas et des carcasses échouées sont retrouvées sur les rives chaque année. Les autopsies révèlent qu’ils meurent surtout de maladies infectieuses et de cancers causés par l’exposition aux contaminants industriels rejetés dans l’eau. Il a le statut « menacé » aussi bien au Québec qu’au Canada. Sa chasse est interdite depuis 1979, les itinéraires et la vitesse des navires sont régulés dans les zones où il vit et il est interdit de les approcher à moins de 400 mètres.
– Le Caribou des bois vit dans la forêt boréale au nord des régions de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de l’Abitibi. Mais son habitat est fortement dégradé par l’exploitation forestière qui coupe des arbres toujours plus loin au nord. Classée comme « vulnérable » au Québec et « menacée » au Canada, l’espèce est toujours à l’étude et des restrictions de l’accès à la forêt par les compagnies forestières sont toujours discutées, mais pas encore appliquées. Pendant ce temps, le caribou disparaît doucement…
À consulter
Liste québécoise des espèces menacées ou vulnérables
Liste canadienne des espèces en péril