Paléontologue

Une défense de mammouth par ci, un crâne de T-Rex par là… Les paléontologues nous font voyager dans le temps en déterrant des ossements.

Sur le terrain ou en laboratoire, ils étudient les fossiles d’animaux et de végétaux qui nous ont précédés de plusieurs millions d’années !

Grâce à eux, on peut imaginer à quoi ressemblait notre planète lorsque la vie y est apparue, puis comment les espèces vivantes y ont évolué.

Leurs recherches nous permettent de découvrir comment les nageoires de nos plus lointains ancêtres sont devenues des jambes. Ou pourquoi les oiseaux ont des ailes…

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François Therrien, paléontologue

François Therrien est paléontologue depuis 2006 au célèbre Musée Tyrrell de Drumheller, en Alberta. Originaire de la rive sud de Montréal, il travaille à trouver des fossiles de dinosaures dans les badlands et les étudie en laboratoire.

En 2008, lui et des collègues ont découvert le premier dinosaure à plumes d’Amérique du Nord, un Ornithomimus de 4 mètres de long particulièrement bien préservé. Avant cela, tous les dinosaures à plumes provenaient de Chine. C’est grâce à cette découverte qu’on sait maintenant que tous les dinosaures carnivores étaient emplumés.

Il n’y a pas beaucoup de grands fossiles au Québec. D’où vous vient cet intérêt pour la paléontologie ?
Quand j’étais tout jeune, je lisais des livres sur les dinosaures et ça me fascinait. Avant l’âge de 10 ans, je savais que je voulais devenir paléontologue. C’est un rêve de jeunesse duquel je ne me suis jamais détourné. J’ai dû voyager pas mal pour me former, étant donné la rareté des professeurs de paléontologie au Québec.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus chez les dinosaures ?
Contrairement à d’autres, je m’intéresse moins à l’anatomie des dinosaures qu’à leur mode de vie et l’environnement dans lequel ils vivaient. Montrez-moi un os et je vous dirai ce que faisait son propriétaire.

Il y a des millions d’années, le climat du centre du Canada ressemblait plutôt à celui de la Floride, donc les dinosaures n’ont pas connu nos hivers. Les cadavres y étaient enfouis, pour être recouverts de sédiments qui se solidifiaient progressivement. L’Alberta constitue l’un des plus fantastiques cimetières de dinosaures au monde !

Décrivez-nous un peu la paléontologie moderne.
C’est une science à la fois ancienne et très moderne. On utilise les bons vieux marteaux et pinceaux, des microscopes standard et des loupes, comme autrefois. Mais on se sert aussi de microscopes à balayage électronique très performants, de scanners pour voir l’intérieur des ossements, des numériseurs 3D, de puissants ordinateurs…

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite devenir paléontologue ?
Peu importe ce que les gens vous diront, persévérez dans cette voie. Il faut écouter ses passions, faire ce qu’on aime ! Les emplois sont plutôt rares dans ce domaine et les chances sont minces, c’est pourquoi il faut être bon à l’école, être dédié, être passionné… Il faut une super curiosité, toujours vouloir en savoir plus.

Vous avez une petite anecdote à nous raconter ?
Lorsqu’on a trouvé ce dinosaure en 2008, on pensait que c’était un Ornithomimus comme les autres. En le dégageant de la pierre, j’ai remarqué d’étranges impressions dans les sédiments, un peu comme des petites feuilles d’arbre. À la blague, j’ai lancé à mes collègues : « Si nous étions en Chine, je dirais que ce sont des plumes ! », car je ne croyais pas que c’en était pour vrai. Plus tard au labo, nous avons été bien surpris de découvrir qu’il s’agissait bel et bien de plumes !

Une journée dans la vie de François

Pour un paléontologue comme François Therrien, les jours se suivent et ne se ressemblent pas !

Un mois peut se dérouler sur le terrain à dégager des fossiles et à dormir sous la tente, alors que l’hiver il travaille surtout dans le musée où il a son laboratoire.

Chose certaine, il ne doit pas avoir peur de l’avion, car il est souvent appelé à voyager : les formations fossilifères se trouvent partout dans le monde, de même que les autres musées.

Sur les bancs d’école…
François a fait son DEC au cégep en science de la nature, puis un baccalauréat en géologie à l’Université de Montréal. Il est ensuite parti faire une maîtrise à l’Université du Rhode Island, puis un doctorat au Maryland.
Mais d’autres chemins sont possibles.

Au Cégep :
DEC en sciences de la nature (sciences pures et appliquées ou sciences de la santé et de la vie)
OU
DEC dans la famille des techniques physiques ou biologiques
OU
DEC technique et certains cours préalables.

À l’Université :
Baccalauréat en géologie ou en biologie (3 ans).
Maîtrise en paléontologie (2 ans).

S’il veut enseigner à l’Université, le paléontologue doit ensuite obtenir un doctorat dans des disciplines connexes.

Et après ?
Un paléontologue peut travailler à son compte, pour un musée, pour le gouvernement, pour l’industrie minière ou l’industrie pétrolière, pour une municipalité, enseigner à l’Université…

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