Véritable phénomène de mode, l’art du tatouage ne date pourtant pas d’aujourd’hui. Les plus anciens ont été découverts sur le corps d’Ötzi, une momie vieille de 5300 ans ! Si nous sommes si nombreux à nous faire tatouer, très peu savent pourquoi le tatouage est permanent !
Notre peau est constituée de trois couches : en surface l’épiderme, en dessous le derme et en profondeur l’hypoderme. Chaque jour, nous perdons des millions de cellules de peau ! L’encre doit donc être injectée en profondeur, au niveau du derme, pour qu’elle ne s’efface pas au fil des ans !
La séance de tatouage commence. Des petites aiguilles chargées d’encre percent ta peau de 50 à 3000 fois par minute et engendrent de minuscules blessures. Ton corps, alerté, envoie en urgence des cellules immunitaires, les macrophages, pour tenter de réparer les dégâts. Pour certains, tout se passe comme prévu : ils « mangent » l’encre qui sera ensuite dégradée et éliminée. Pour d’autres, la tâche est plus difficile. Ils n’arrivent pas à se débarrasser des pigments colorés et restent piégés par les cellules du derme, les fibroblastes. Les particules d’encres qui n’ont pas été assimilées restent en suspension dans le derme. Les billes d’encre restées prisonnières sont visibles à travers la peau, c’est ton tatouage !
Pendant 2 à 4 semaines, tes cellules épidermiques endommagées vont être remplacées progressivement par de nouvelles cellules sans encre, c’est la cicatrisation. Les cellules dermiques ne sont pas non plus immortelles. Lorsqu’elles meurent, des cellules plus jeunes se trouvant à proximité les ingèrent avec leur encre, ainsi ton joli dessin reste en place ! Avec le temps, ton corps détruit lentement les pigments, c’est pour cela qu’un tatouage perd de sa couleur. D’autres facteurs comme le soleil peuvent accélérer le processus.
Comme pour toutes interventions invasives, le matériel utilisé doit être stérile pour éviter toutes infections ! Des personnes sont allergiques à certains pigments, il faut donc s’assurer que les encres utilisées ont été dermatologiquement testées.
Pour ceux qui regrettent de s’être fait tatouer le nom de leur artiste préféré, tout n’est pas perdu ! La technique laser reste de nos jours la plus prisée pour retirer un tatouage. Le laser rentre dans le derme et fait exploser les pigments colorés en petites particules facilement digérables par les macrophages. Très dispendieuse et nécessitant 8 à 12 séances, cette technique ne fait pas toujours des miracles, et l’ancien dessin reste souvent un peu visible.
Actuellement, un chercheur canadien est en train de tester une crème pour effacer les tatouages sur des oreilles de porcs. Elle permettrait de réactiver les macrophages piégés et donc d’éliminer les particules d’encres. En attendant, mieux vaut réfléchir à deux fois avant de passer entre les mains du tatoueur !