Depuis le mois d’août 2016, les glaciologues surveillent une immense fissure de 200 kilomètres de long et qui ne cesse de s’allonger dans la glace de l’Antarctique, dans un secteur appelé Larsen C. En fait, il ne reste que 5 km de glace avant qu’un immense pan de glace soit largué dans la mer et devienne l’un des plus gros icebergs jamais vus.
Et cela ne devrait pas tarder: en février 2017, la fissure faisait 160 km, puis le 31 mai 2017, elle avait atteint 192 km… À ce rythme, le gros iceberg devrait donc se détacher de la banquise antarctique d’une semaine à l’autre.
Mais comment les glaciers se forment-ils? Dans le cas de l’Antarctique, de la glace épaisse se forme sur les montagnes du centre du continent par l’accumulation de précipitations neigeuses qui ne fondent jamais. Cette glace coule lentement dans les vallées pendant des millions d’années et forme de longues et lentes rivières de glace, jusqu’à la mer. C’est ce qu’on appelle des glaciers.
Lorsqu’un glacier atteint la mer, une fois dans l’eau, il se fragmente en morceaux. On appelle ces morceaux de glace des « icebergs », un mot d’origine néerlandaise qui signifie montagne de glace. La formation des icebergs est un processus naturel, mais le réchauffement actuel de l’air et des océans contribue cependant à l’accélérer.
Tu connais l’expression « La pointe de l’iceberg » ? Elle vient du fait que la partie visible d’un iceberg ne représente que 10% de son volume : le reste est immergé sous l’eau. Cela signifie que si la pointe fait 5 mètres de haut, l’ensemble du bloc mesure 50 mètres !
En l’an 2000, un iceberg gigantesque s’était détaché de la banquise de l’Antarctique dans un secteur proche de Larsen C, appelé Larsen B. Il faisait 295 km de long et 37 km de large. Ce qui est plus grand que l’ile d’Anticosti. 4 ans plus tard, il s’était fragmenté en plusieurs morceaux dont le plus volumineux B-15A, était encore le plus gros objet flottant avec une longueur de 122 km. Des fragments circulent toujours le long des côtes de l’Antarctique.
Cette fois-ci, grâce aux photos obtenues par satellites, les chercheurs estiment que le glaçon aura une longueur autour de 200 kilomètres, mais que son épaisseur frôlera les 200 mètres. Au total, il aura une surface de 6 600 km2, ce qui représente 13 fois la superficie de l’île de Montréal.
Ce nouvel iceberg géant, et tous les petits icebergs qui seront générés par sa fragmentation augmenteront les risques pour les navigateurs. Dans l’histoire de la navigation, au moins une trentaine de navires ont été coulés par des icebergs, sans compter tous ceux qui sont disparus sans qu’on sache pourquoi.
Les icebergs sont constitués d’eau douce. De nombreux projets existent pour tenter de remorquer des icebergs afin d’apporter cette eau douce aux endroits qui en manquent. Par exemple, les icebergs de l’Antarctique pourraient alimenter les zones arides de l’Australie ou du Chili.
Les compagnies pétrolières remorquent déjà des icebergs sur de courtes distances pour les éloigner de leurs plateformes en mer.
Exemple de remorquage d’icebergs à partir de l’Atlantique Nord pour un projet artistique à Paris (faire défiler la page pour voir les manoeuvres en mer).