Chaque année, c’est 6 200 Canadiens qui reçoivent un diagnostic de leucémie. 2 700 n’y survivent pas.
Le terme leucémie vient des mots grecs leukos et haima, qui signifient blanc et sang. Nommée ainsi au 19e siècle, la maladie confère à ses victimes un sang de couleur blanchâtre, à cause d’une surabondance de globules blancs. On ignorait à l’époque qu’il existe en fait différents types de leucémies.
Elles ont toutes en commun une profusion anormale de cellules sanguines dans la moelle osseuse et dans le sang. Mais le problème peut-être dû à l’origine par plusieurs anomalies génétiques différentes. Du gène touché dépendent le type de leucémie et le traitement qui devra être appliqué.
Pour comprendre les leucémies, il faut savoir qu’il s’agit de cancers, donc de cellules détraquées qui se multiplient sans contrôle. Contrairement à l’appellation populaire, il ne s’agit pas d’un cancer du sang, mais d’un cancer de la moelle osseuse – lieu où sont fabriquées les cellules du sang. Chez un individu sain, c’est là que se cachent les cellules souches qui peuvent donner naissance, en se divisant, aux différents types de cellules du sang. Si elles deviennent des cellules souches lymphoïdes, elles donneront au final des lymphocytes (un type de globule blanc). Celles qui deviennent des cellules souches myéloïdes donneront les autres types cellulaires : globules rouges, plaquettes et deux autres sortes de globules blancs (monocytes et granulocytes). Toutes ces cellules passent ensuite de la moelle vers le sang pour accomplir leur travail durant quelques jours. La moelle produit en continu des millions de cellules sanguines par jour pour assurer le remplacement de celles qui meurent.
Mais lorsqu’une cellule souche de la moelle osseuse se détraque, elle se met à se diviser sans arrêt et produit une surabondance d’un type particulier de cellules, souvent non fonctionnelles. On parle de leucémie lymphoïde lorsque le problème touche les cellules de la lignée lymphoïde et de leucémie myéloïde si les cellules surnuméraires sont de la lignée myéloïde. Le type de leucémie se précise ensuite selon qu’elle est chronique ou aigüe et selon d’autres critères plus subtils.
Certains types de leucémies se traitent relativement facilement. La leucémie lymphoïde aigüe par exemple, la plus courante chez les jeunes enfants, se guérit dans environ 80% des cas. La forme myéloïde aigüe, par contre, est plus coriace et la majorité des patients décèdent dans les deux ans suivant le diagnostic.
L’une des armes contre cette maladie est la greffe de cellules souches (qu’on appelle parfois greffe de moelle osseuse) : un individu sain fournit des cellules souches de sa moelle et on les injecte au patient. Le but est que ces cellules recolonisent la moelle du patient qui a auparavant été partiellement vidée de ses cellules souches par chimiothérapie. Comme dans toute greffe, cela fonctionne mieux si le donneur est un proche parent du receveur. Sinon, le système immunitaire du receveur ne reconnaît pas les nouvelles cellules et les rejette.
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