Plus de vingt ans après la commercialisation du premier végétal génétiquement modifié, un débat autour des OGM fait toujours rage. Un mouvement anti-OGM s’est formé et il s’inquiète des risques éthiques, sanitaires, environnementaux et économiques. À tort ou à raison ?
Face à la nouveauté, les gens sont souvent méfiants. Et en ce qui concerne les OGM, il est bien normal de se préoccuper du contenu de notre assiette. Malheureusement, la population est souvent mal informée et a des craintes parfois infondées. L’amélioration génétique des plantes ne date pas d’aujourd’hui. Il y a plusieurs siècles av. J.-C., elle s’effectuait par sélection des meilleurs plants puis à partir du 19e siècle par croisement entre des espèces proches parentes.
Depuis l’approbation des premiers OGM au Canada dans les années 90, ceux-ci sont soumis automatiquement à une surveillance et une règlementation rigoureuse par les services de santé. L’Organisation mondiale de la Santé assure que les risques des aliments génétiquement modifiés sont les mêmes que les aliments classiques. Pourtant un fort mouvement anti-OGM retentit dans le monde à travers des campagnes de sensibilisation, mais aussi des actes plus violents comme la destruction de parcelles entières de plantes génétiquement modifiées ! Certains risques mentionnés par ces militants ne sont pas exclus par les chercheurs, mais aucune preuve scientifique ne va dans ce sens à ce jour. Les OGM sont toutefois surveillés de très près pour réagir aux éventuels impacts à long terme.
En effet, dans la mesure où les êtres vivants évoluent et s’adaptent, certains insectes pourraient développer des résistances. Il faudrait alors créer de nouveaux OGM pour contourner ce problème. Depuis plusieurs décennies, le nombre d’allergies est en constante augmentation. La faute aux OGM ? Les scientifiques n’excluent pas la possibilité que certaines personnes développent des intolérances ou des allergies aux nouvelles protéines produites par les plantes, mais actuellement aucun lien entre les modifications génétiques et l’augmentation des allergies n’a encore été trouvé. Avant la commercialisation d’un nouveau produit, les pouvoirs allergènes et toxiques de la plante sont testés en laboratoire. Par exemple, un soja GM conçu à partir d’un gène issu de la noix n’a pas été commercialisé, car la protéine produite par ce gène avait conservé son pouvoir allergène !
Les humains ne sont pas les seuls à consommer des plantes GM, les animaux aussi ! Une étude a été publiée en 2014 à l’université de Californie par une spécialiste de génétique animale. Son équipe a examiné du bétail : plus de 100 milliards d’animaux sur presque 30 ans. En comparant leur santé avant et après l’introduction de leur nourriture OGM, elle n’a trouvé aucune différence chez les animaux.
Quant à ceux qui s’interrogent sur la présence des gènes transgéniques dans le lait, les œufs ou la viande des animaux qui sont nourris aux OGM, seuls d’infimes fragments d’ADN ont été retrouvés. Rien d’étonnant, il en est de même lors de la consommation de plantes « ordinaires ».
Les plantes génétiquement modifiées n’échappent pas à la règle : elles se reproduisent. La dispersion du pollen notamment par le vent et les insectes peut « contaminer » des parcelles non transgéniques ou des espèces sauvages, leur conférant des propriétés non désirées. Cependant, cette « pollution génétique » n’est pas systématique et peut être minimisée par des moyens simples comme l’alternance de zones cultivées et non cultivées.
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