Confortablement installé au cinéma, te voilà en un rien de temps au côté d’un grand requin blanc au beau milieu de l’océan Indien. Avant de glisser tes lunettes sur le bout de ton nez et de t’immerger de nouveau dans un autre univers, découvre ce qui se cache derrière la technologie 3D.
Au quotidien, nul besoin de porter des lunettes pour voir en trois dimensions ! Tes deux yeux s’en chargent. Distant d’environ 6 centimètres, chaque œil voit sous un angle différent. Ton cerveau fait son travail et reconstitue la scène en trois dimensions à partir des deux images. C’est la vision stéréoscopique. La technologie 3D n’a rien inventé puisqu’elle est basée sur le même principe.
Pour qu’un film apparaisse en relief, il doit être filmé sous deux angles légèrement différents. Au cinéma, amuse-toi à retirer tes lunettes pendant le film et tu te rendras compte que deux images sont superposées. Les lunettes servent uniquement à ce que chaque œil voit l’image qui lui est destinée. Tu as déjà dû remarquer que certaines lunettes fournies dans les cinémas ont des verres colorés et d’autres sont toutes noires. Ce n’est pas une question d’esthétisme, elles utilisent seulement des technologies différentes.
Un des premiers procédés utilisés est celui des anaglyphes. Il s’agit de filmer la scène avec deux caméras munies d’un filtre de couleur différente : rouge et cyan. Les lunettes dotées d’un filtre coloré permettent d’envoyer une information différente à chacun de nos yeux. Le filtre cyan permet de distinguer uniquement l’image rouge et inversement. Par fusion des deux images décalées, notre cerveau reconstitue l’image en relief.
Les lunettes passives ne sélectionnent pas les images à partir de leur couleur, mais à partir de la polarisation, une propriété physique de la lumière. De la même façon, les verres polarisés ne laissent passer qu’une seule des deux images. Enfin, certaines lunettes, dites actives, masque un œil pendant que l’autre reçoit l’image qui lui est destinée. Évidemment, ce tour de cache-cache est réalisé très rapidement pour qu’il soit imperceptible.
Avouons-le, porter des lunettes 3D n’est pas vraiment des plus séduisants ! Pas d’inquiétude, une nouvelle étape est franchie : la 3D sans lunettes, ou auto-stéréoscopie. Pour cela, l’écran d’une console ou d’une télévision contient lui même un dispositif optique composé de filtres et de lentilles pour envoyer une image différente à chaque œil. À condition d’être placé à une distance bien précise de l’écran, idéale pour un cellulaire, mais plus embêtant au cinéma. La recherche continue et les lunettes 3D pourraient bien faire partie de l’histoire ancienne.