Culture de plantes ornementales, de fruits et légumes, création d’espaces verts et aménagement d’espaces urbains, le travail de l’horticulteur varie selon le domaine dans lequel il est spécialisé.
Le défi de cet amoureux des plantes est d’embellir l’environnement de façon naturelle et biologique et de produire des fruits et légumes de qualité. L’horticulteur peut aussi faire carrière dans la recherche et contribuer à la mise au point de nouvelles techniques de culture, de récolte et d’entreposage des plantes et à la création de nouvelles variétés.
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André Gosselin est enseignant-chercheur au pavillon Envirotron de l’Université Laval qu’il a fondé en 1993. Ce passionné d’horticulture a participé à la création des entreprises « Les serres du Saint-Laurent » en 1988 et « Nutra Canada » en 2006. En 2009, il a reçu un Prix du Québec, la plus haute distinction scientifique dans la province pour avoir aidé les producteurs à déjouer les contraintes climatiques et améliorer les pratiques horticoles du Québec.
D’où te vient cette passion pour l’horticulture ?
Je suis issu du milieu agricole, mon père était horticulteur. En sortant du Cégep, j’ai été accepté à l’Université Laval en Chimie et en Pharmacie. Le travail de laboratoire ne me convenait pas. J’ai donc décidé d’aller en agronomie.
Pourquoi avoir fait une carrière de chercheur ?
Ce n’était pas prévu ! Des professeurs m’ont proposé des offres très intéressantes. Mes notes étaient plutôt bonnes et j’ai décroché une bourse pour un projet de recherche.
Ce que tu aimes le plus dans ton métier ?
Le plus intéressant c’est l’innovation. Je fais sans cesse de nouvelles choses pour améliorer l’agriculture du Québec. Mon objectif est d’accroître la qualité et la production pour que les gens mangent plus de fruits et de légumes frais d’ici.
Sur quelles thématiques travailles-tu ?
J’ai travaillé sur de nouvelles techniques qui permettent de repousser les limites du climat. J’ai développé entre autres des techniques de production aux champs et dans les serres. Quand j’ai débuté, les petits fruits étaient cultivés seulement 3 ou 4 semaines pendant l’année contre 12 semaines de nos jours ! Je porte aussi un grand intérêt à l’environnement : la valorisation des composts, la réduction des pesticides et leurs impacts sur la qualité de l’eau.
Comment naissent tes projets ?
Je travaille avec de nombreux partenaires privés, en majorité des entreprises qui œuvrent dans le secteur horticole. Nous allons les voir avec des idées et en général ils nous accueillent les bras grands ouverts.
Le projet qui a eu le plus d’impact ?
L’utilisation d’électricité dans les serres ! Lorsque j’ai commencé, il y avait un surplus énorme d’électricité. J’ai collaboré avec Hydro Québec et développé un éclairage artificiel pour cultiver des plantes à l’année. Ce projet fut un succès, il a été repris dans les pays scandinaves, la Hollande, la Belgique. Les tomates Savoura sont d’ailleurs nées de ce projet.
Une anecdote à nous raconter ?
Il y a trente ans, personne ne croyait à la possibilité de produire des fruits et légumes à l’année. Les agriculteurs et les agronomes se déplaçaient pour visiter les serres et voir des tomates en plein milieu du mois de janvier ! Ils affirmaient qu’il s’agissait de projets de recherche qui ne fonctionneraient pas, que c’était ridicule. Il a fallu attendre que la technique soit commercialisée pour qu’ils acceptent l’idée.
Pourquoi avoir décidé de démarrer une carrière d’entrepreneur ?
J’ai démarré deux entreprises, Savoura et Nutra Canada pour utiliser les technologies que j’avais développées avec mon équipe à l’Université Laval. Personne ne s’en servait ! Je n’ai jamais été impliqué dans la gestion d’entreprise, j’ai pris l’initiative, aidé pour le plan d’affaire et de recherche et effectué les suivis techniques.
Un conseil pour nos jeunes lecteurs ?
Il est très important de choisir des sujets et des domaines qui nous passionnent. Je pense à mes projets de recherche à longueur de temps, les soirs, les fins de semaine… alors il faut vraiment être passionné pour avancer.
Le chercheur est plutôt du genre matinal. À 7 h 30, il est déjà arrivé au pavillon Envirotron et consulte ses courriels dans son bureau. Il consacre du temps au calme pour réfléchir à la dizaine de projets en cours et être au point pour la réunion d’équipe journalière.
Trois de ses étudiants travaillent à valoriser les fruits et les légumes dans le but d’identifier et d’extraire les molécules bonnes pour la santé. Ils travaillent alors en partenariat avec des chimistes qui effectuent les analyses, des nutritionnistes et des médecins du Centre Hospitalier de l’Université Laval qui effectuent les tests cliniques à partir des extraits de plantes que le chercheur leur fournit.
Trois autres étudiants gradués, sous la supervision de l’horticulteur, travaillent sur la conception de vaccins à base de plantes. André doit assurer le contact avec Medicago, l’entreprise partenaire sur ce projet.
Le chercheur avoue ne pas avoir le pouce vert. Dès qu’il touche une plante, elle meurt ! Ce sont ses étudiants qui s’occupent des plantations dans les serres et une équipe de techniciens s’occupe de leurs entretiens chaque jour. André se déplace pour voir l’avancée des expériences. Pour ses différents projets, il travaille en collaboration avec une douzaine de partenaires privés qu’il doit contacter et informer régulièrement de l’avancée des recherches. André est aussi professeur, il offre trois cours à l’Université Laval.
Après avoir obtenu un baccalauréat en agronomie à l’Université Laval, André a réalisé un stage d’un an au Département d’horticulture de l’Université de Guelph, en Ontario. À son retour, il a poursuivi ses études en maîtrise et en doctorat sur les techniques de culture en serre, plus particulièrement sur la température des racines.
Au Cégep :
DEC en agronomie, en arboriculture, en horticulture, en aménagement paysager, en conception de paysages ou en techniques d’aménagement paysager
L’école des métiers de l’horticulture de Montréal propose quatre formations en horticulture (DEP et ASP).
À l’Université :
Pour être chercheur en horticulture comme André Gosselin, il faut réaliser un baccalauréat, une maîtrise et un doctorat en agronomie ou dans une autre discipline connexe.
Et après ?
Les horticulteurs peuvent créer leur propre entreprise, travailler dans des exploitations agricoles de fruits et légumes, des centres de jardinage et détaillant de plantes, des firmes de paysagistes, des zoos et jardins botaniques, les services gouvernementaux, des grandes surfaces commerciales, des pépinières et serres…
Le chercheur en horticulture travaille dans les universités, les laboratoires, les sociétés agroalimentaires, les services gouvernementaux…