Certains lézards font repousser leur queue, les étoiles de mer peuvent régénérer leurs bras, notre peau repousse après une légère coupure. Nous avons tous des capacités de régénération, jusqu’à une certaine limite… Imagine qu’on te coupe un bras et qu’il repousse ! Impossible ? En tout cas pas pour ce drôle d’animal qu’est l’Axolotl !
Avec ses branchies externes permanentes, cette petite salamandre mexicaine (Ambystoma mexicanum) passe toute sa vie à l’état larvaire sans jamais se métamorphoser en adulte. Seules des conditions extrêmes, comme une sécheresse ou des stimulations chimiques artificielles, la feront passer à sa forme adulte.
C’est pour son incroyable capacité de régénération que ce « monstre aquatique » (en langue nahuatl) fascine depuis longtemps les scientifiques. Un Axolotl se blesse ou se fait arracher une patte par un prédateur ? Pas de panique, celle-ci repoussera. Et il en est de même pour plusieurs parties de son corps comme ses branchies, sa queue, ses yeux… Au niveau de l’amputation, une petite bosse apparait : le blastème. Celui-ci est composé de milliers de cellules qui vont se multiplier pour former les vaisseaux sanguins, les muscles, les nerfs, les os et la peau, rendant ainsi le nouveau membre entièrement fonctionnel.
Mais comment ces prouesses sont-elles possibles ? Les macrophages seraient la clé du succès ! Ces cellules du système immunitaire présentes autant chez l’être humain que chez l’Axolotl favorisent la cicatrisation. Chez ces amphibiens, ces cellules de l’immunité seraient aussi responsables du phénomène de régénérescence. Pourquoi les Humains n’ont-ils pas cette capacité ? Il y a deux hypothèses. Certains chercheurs pensent qu’il s’agirait d’une capacité ancestrale aujourd’hui inactive chez l’Humain. Il ne resterait plus qu’à trouver le bouton « ON » pour la réactiver. D’autres scientifiques toutefois ont découvert des gènes importants impliqués dans la régénération chez l’Axolotl, gènes qu’ils n’ont pas retrouvé chez l’Homme, nous privant donc de cette faculté.
Dommage, car ces capacités seraient très prometteuses pour l’Humain : traiter des lésions cérébrales, réparer un cœur abimé après un infarctus, régénérer des moelles épinières, favoriser la cicatrisation après de lourdes opérations chirurgicales ou encore diminuer le rejet de greffes.
Mais pour le moment nous sommes confrontés à une autre urgence : la disparition des Axolotls ! En effet, l’animal est menacé d’extinction en raison de la pollution de son habitat à Xochimilco, une zone lacustre du sud de Mexico.
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