À la maison, il est assez facile de faire sa part pour protéger l’environnement. On peut mettre le papier et le plastique au recyclage, faire du compost avec les pelures de légumes ou encore fermer le robinet quand on se brosse les dents.
Mais pour une entreprise, c’est une autre histoire. Ce n’est pas toujours simple de trouver des façons d’intégrer les principes du développement durable dans différents secteurs et surtout, de convaincre les employés d’y participer. Les compagnies qui décident de prendre un virage vert embauchent un expert pour les aider : c’est l’éco-conseiller.
Sur le terrain, les tâches de l’éco-conseiller sont très concrètes : il organise un système de recyclage et de compostage ; il trouve des moyens pour réduire la consommation d’énergie et l’achat de matériel ; il cherche à améliorer la qualité de l’air, à diminuer les nuisances comme le bruit, etc. Son principal défi : proposer des solutions innovatrices mais aussi réalistes.
Sans oublier son rôle de communicateur, pour sensibiliser les élus, les dirigeants d’entreprises et le public à l’importance des enjeux environnementaux. Bref, c’est un métier qui permet d’être un véritable ami de la planète !
- Entrevue
- Journée type
- Études et emplois
Daniel Forget travaille à l’Université Laval en tant que professionnel en développement durable. Après avoir complété un baccalauréat en génie géologique à l’école Polytechnique de Montréal, Daniel a poursuivi sa formation à l’Université du Québec à Chicoutimi en s’inscrivant au diplôme d’études supérieures spécialisées en éco-conseil. Il venait de trouver sa voie, comblant du même coup son désir de changer le monde.
Quand vous étiez au secondaire, que vouliez faire comme métier ?
Au secondaire, je ne savais pas encore ce que je voulais faire. Je me doutais bien que je poursuivrais mon éducation jusqu’à l’université, mais sans plus. Je me suis inscrit en sciences de la nature au cégep parce que j’aimais les mathématiques et les sciences. À l’université, j’ai finalement opté pour le génie géologique qui me permettait de satisfaire mon désir de travailler à l’extérieur tout en mettant à profit mes aptitudes scientifiques.
Comment en êtes-vous venu à vous tourner vers l’éco-conseil ?
Lors de mes études en génie géologique à la fin des années 90, le marché minier était dans un creux de vague. J’ai donc déniché la majorité de mes stages dans le domaine de la caractérisation et de la réhabilitation de sites contaminés. C’est par cette expérience de travail que j’ai compris qu’il était possible de choisir un emploi dont les tâches permettent de vivre dans un monde meilleur. À la sortie de mon baccalauréat, j’ai donc cherché un poste en décontamination des sols. Et j’en ai trouvé un !
Pendant 4 ans, j’ai travaillé sur divers chantiers. Mais mon désir de changer le monde n’était pas entièrement assouvi. À la suite d’une expérience unique avec Ingénieurs sans frontière en Argentine, j’ai beaucoup réfléchi et j’ai pris la décision de retourner sur les bancs d’école.
Êtes-vous satisfait de cette réorientation ?
Tout à fait ! J’ai pu compléter ma formation d’ingénieur grâce à mon DESS en éco-conseil. J’ai eu droit à un enseignement hors des sentiers battus qui présentait de nouvelles visions du monde. J’ai suivi des cours variés tant en communication, qu’en biologie et en anthropologie. Après mon année d’étude et mon stage rémunéré, je me sentais bien outillé pour accompagner tout futur employeur dans une démarche de développement durable ! Je venais de trouver un métier qui rejoignait parfaitement mes valeurs.
Le métier d’éco-conseiller est assez nouveau. Avez-vous eu de la difficulté à trouver un travail ?
Non. J’ai eu la chance de trouver un emploi à l’endroit même où j’ai effectué mon stage. Ainsi, à la fin de mon DESS, j’ai obtenu un poste d’éco-conseiller au cégep de Victoriaville. J’y ai travaillé pendant 3 ans avant d’entrer à l’Université Laval.
En quoi consiste votre travail ?
Je suis professionnel en développement durable. Mes tâches principales sont de mettre en place et de promouvoir des initiatives de formation en développement durable, d’accompagner les programmes ou les étudiants en ce sens, et de contribuer à la mise en œuvre du plan d’action institutionnel en développement durable.
Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon éco-conseiller ?
L’esprit d’équipe, l’esprit d’ouverture, l’empathie, la collaboration, la reconnaissance et le respect de l’autre. Il y a aussi les aptitudes en communication, l’écoute en particulier. Pour bien conseiller, il faut écouter et identifier les besoins de notre interlocuteur. On doit aussi être en mesure de bien comprendre les problématiques environnementales et sociales pour être en mesure de vulgariser des problématiques complexes afin de sensibiliser et de mobiliser notre entourage.
Quelle est la réalisation professionnelle dont vous êtes le plus fier ?
Il y en a plusieurs ! En voici trois : le projet de compostage au cégep de Victoriaville, ma participation au comité d’élaboration du certificat en développement durable à l’Université Laval et la création d’un parcours en développement durable sur le campus de l’Université Laval.
Pour Daniel Forget, aucune journée n’est pareille. « Je peux parfois passer des jours complets à ne faire que répondre à des courriels et d’autres à participer ou à animer des rencontres. »
Ce matin, il prend le temps de rencontrer des étudiants qui désirent des conseils sur l’orientation de leur formation, d’autres qui veulent effectuer un projet en développement durable, et certains qui veulent s’inscrire à un profil en développement durable.
Daniel doit aussi maintenir ses connaissances à jour. Cet après-midi, il suit une formation. « Je dois me renseigner sur les tendances du marché de l’emploi “vert” et de la formation en développement durable en participant à des colloques ou à des congrès. » Depuis deux ans, il coordonne avec des collègues un projet sur la reconnaissance et la promotion de la formation en développement durable. « Ça a l’air simple dit comme ça, mais c’est un défi de chaque instant ! »
À l’Université Laval, un article du règlement des études exige que tous les programmes de baccalauréat initient leurs étudiants aux enjeux du développement durable. Dans le temps qu’il lui reste, Daniel tente de donner vie à cet article ! « Je travaille avec des directions de programme, des conseillers à la gestion des études, des professeurs, des étudiants et aussi avec d’autres intervenants en développement durable sur le campus. Une démarche de développement durable exige beaucoup de collaboration et de concertation. »
La journée se termine dans un campus universitaire un peu plus vert que la veille.
Plusieurs chemins peuvent mener à une carrière d’écoconseiller. Le secteur des métiers ayant un lien avec l’environnement est en pleine explosion depuis le début des années 2000.
Au cégep :
Deux cégeps au Québec offrent des programmes liés expressément à l’environnement :
Collège de Rosemont
Attestation d’études collégiales (AEC) en gestion environnementale (1 an)
Cégep de Sorel-Tracy
Diplôme d’études collégiales (DEC) en Environnement, hygiène et sécurité du travail (3 ans)
À l’université :
Six universités offrent des programmes en environnement, de niveau baccalauréat, maîtrise et doctorat.
À l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) :
Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en éco-conseil
Programme court de deuxième cycle en développement durable appliqué
À l’Université du Québec à Montréal (UQAM) :
Plusieurs programmes en lien avec le développement durable
À l’Université Laval :
Certificat en développement durable
À l’Université de Montréal :
Certificat en environnement et développement durable
Plusieurs autres programmes reliés à l’environnement et au développement durable
À l’Université de Sherbrooke :
Plusieurs programmes sont reliés à l’environnement et au développement durable
À l’École des Hautes Études Commerciales (HEC) de Montréal :
DESS en gestion et développement durable
Et après?
Les perspectives d’emplois sont excellentes et très variées dans ce domaine. L’éco-conseiller travaille auprès des collectivités locales (municipalités, chambres de commerce et d’industrie), des associations, des entreprises du secteur public (touchant notamment l’agriculture) et du secteur privé (hôtels, banques, épiceries, multinationales), ou encore pour des bureaux d’études spécialisés en environnement. Certaines organisations non gouvernementales (ONG), qui étudient les problèmes d’environnement dans les pays en voie de développement, embauchent également des écoconseillers qu’ils envoient en mission à l’étranger.