La fin de l’année 2017 a été mouvementée pour le fabricant Apple. Le géant américain a admis qu’il ralentissait volontairement la performance de ses anciens iPhone pour allonger leur durée de vie, alors qu’il suffirait de remplacer la batterie pour avoir le même effet. À preuve, la compagnie propose désormais de les remplacer à moindre coût.
Commercialiser des produits dont la durée de vie est volontairement réduite afin de forcer le consommateur à acheter des produits de remplacement, c’est une stratégie qui a un nom : l’obsolescence programmée. Une nouvelle mise à jour incompatible avec ta console, et elle devient inutilisable. Un composant défectueux dans ton ordinateur impossible ou trop coûteux à remplacer, et il est bon pour la casse – et tu dois en acheter un nouveau. Pour l’iPhone, c’est le ralentissement des vieux modèles, les batteries à courte durée de vie difficiles à changer soi-même et l’ajout de nouvelles fonctionnalités uniquement pour les nouveaux téléphones qui sont montrés du doigt. Financièrement, il n’est pas avantageux pour une compagnie de te vendre des objets trop durables, car alors tu n’en achètes pas souvent.
Mais cela ne date pas d’aujourd’hui. Dans les années 1940, une compagnie américaine commercialisait des bas-culottes plus résistants donc plus durables. Tellement durables que les acheteuses n’avaient plus besoin d’en acheter d’autres. Cela a fait dégringoler les ventes et le fabricant a décidé de réduire la solidité, obligeant les consommatrices à racheter des bas lorsqu’ils étaient trop usés. Autre exemple: dans une caserne de pompiers de Californie, une ampoule électrique brille depuis… 1901 ! Une longévité bien supérieure à celle de nos ampoules actuelles.
Outre l’impact pour ton porte-monnaie, l’obsolescence programmée a aussi des conséquences écologiques importantes. En troquant régulièrement tes anciens objets électriques ou électroniques pour des nouveaux, toi et tes camarades générez des tonnes de déchets chaque année. La France est le seul pays, depuis 2015, à considérer l’obsolescence programmée comme une infraction passible de deux ans de prison et jusqu’à 300 000 euros d’amende. Mais c’est une peine difficile à appliquer : distinguer l’usure naturelle d’un produit d’une usure intentionnelle n’est pas aisé. L’allongement des garanties d’un produit, une meilleure disponibilité des pièces détachées et une facilité de réparation seraient déjà un grand pas en avant contre l’obsolescence programmée.