En 1869, quand le chimiste russe Mendeleïev crée son tableau périodique, il comporte seulement une soixantaine d’éléments. En 2016, quatre nouveaux éléments sont découverts complétant ainsi la septième ligne de la table et par la même occasion, le tableau périodique au complet, avec 118 éléments !
Le tableau périodique est bien plus qu’un tableau ordinaire. Mendeleïev n’organisait pas les éléments au hasard, mais en fonction de leurs propriétés physicochimiques. C’est ainsi que le scientifique avait prévu des cases vides pour la découverte de nouveaux éléments, dont pour certains, il avait déjà annoncé les propriétés. Par exemple, le chimiste avait prédit l’existence du germanium découvert 17 ans plus tard !
Avant de découvrir ces 118 éléments, le chemin au cœur de la matière a été long. L’époque où l’on ignorait de quoi le monde était fait n’est pas si loin derrière nous ! Dans l’Antiquité, les Grecs connaissaient le plomb, l’or, le cuivre ou l’étain, mais il s’agissait seulement de métaux pour eux. C’est au 17e siècle que les choses ont changé. Les alchimistes ont réalisé des expériences pour comprendre ce qui les entoure et ont fait des découvertes parfois par hasard !
C’est le cas de l’alchimiste allemand Brant, qui, en 1669, découvre le phosphore en tentant d’extraire de l’or de…. l’urine humaine ! L’anglais Joseph Priestley s’intéresse au gaz produit lors de la fermentation de la bière. Il réalise que celui-ci a le « pouvoir » d’éteindre le feu et l’appelle « air fixe », mieux connu aujourd’hui sous le nom de dioxyde de carbone.
Les recherches vont bon train et vers le milieu du 20e siècle, les 80 éléments présents naturellement sur Terre ont été découverts. Progressivement s’ajoutent les éléments radioactifs et des éléments produits artificiellement. Cette année, les éléments 113, 115, 117, 118 sont venus compléter le tableau de famille… jusqu’à nouvel ordre !
Ces quatre nouveaux éléments sont des éléments super-lourds (c’est-à-dire de masse très supérieure à ce qui existe sur Terre à l’état naturel) et existent seulement pendant quelques fractions de seconde avant de se désintégrer. Il ne reste plus qu’à leur trouver des noms officiels !
Polonium, germanium, einsteinium, prométhium… souvent les éléments portent des noms de pays, rendent hommage à un grand scientifique ou sont inspirés de la mythologie. D’autres sont plus mystérieux. Une légende raconte que l’élément antimoine serait nommé ainsi du fait des nombreux décès de moines alchimistes travaillant sur cet élément.
Savais-tu qu’il existe un tableau périodique québécois? Le Québécium! Beaucoup moins connu que le tableau périodique de Mendeleïev, c’est le physicien Pierre Demers qui a découvert ce nouvel arrangement des éléments en 1995.
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