Le cardiologue est un médecin spécialiste du cœur. Il traite les troubles de santé reliés à cet organe essentiel, ainsi qu’à la circulation sanguine. Il dépiste les problèmes, pose des diagnostics et prescrit des solutions telles que la prise de médicaments ou certaines chirurgies. Le cardiologue peut aussi enseigner, faire de la gestion et même faire de la recherche scientifique.
À la fois médecin, chercheur et enseignant, le docteur Paul Farand est un homme occupé ! Il pratique la cardiologie depuis 10 ans au Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke, où il a suivi sa formation. Il y est maintenant directeur du Service de cardiologie.
- Entrevue
- Journée type
- Études et emplois
Ça dépend du domaine de spécialisation et du lieu de travail. Un cardiologue peut être formé pour débloquer des vaisseaux sanguins, pour installer des stimulateurs cardiaques ou encore pour effectuer des images du cœur et des vaisseaux.
En général, le tiers de son temps est passé à pratiquer sa spécialité, tandis que le reste se divise entre les rencontres sur rendez-vous et celles avec des patients hospitalisés ou à l’urgence. Cependant, en région, la pratique du cardiologue est davantage axée sur la rencontre de patient à des fins de diagnostics et de suivis plutôt que sur les spécialisations.
Le terme « cardiologie » évoque souvent l’image d’une délicate opération à cœur ouvert. Est-ce fidèle à la réalité ?
Pas dans tous les cas ! Si on est spécialisé en chirurgie cardiaque, on va effectivement faire de telles opérations, mais cela requiert une formation différente. Le cardiologue effectue aussi des interventions moins invasives. Pas besoin d’opérer à cœur ouvert pour débloquer un vaisseau ! Maintenant, pour une majorité de patients, il est possible de faire ce genre d’intervention avec un petit tube de plastique qu’on fait passer par un vaisseau sanguin de l’aine. Ça demande quand même de la dextérité, mais souvent, le patient est prêt à rentrer chez lui dès le lendemain.
En plus d’être directeur du département de cardiologie du CHUS, tu fais de la recherche scientifique. Quel est ton sujet d’étude ?
J’étudie ce qui touche à l’amélioration de la qualité de l’acte médical. On peut éviter beaucoup de mortalités sans nécessairement avoir recours à de nouvelles technologies. Il suffit de savoir comment mieux traiter les patients pour limiter les complications : le bon traitement, à la bonne personne, au bon moment, de la bonne façon. Ainsi, on optimise les ressources du système de santé !
Qu’est-ce qui t’a d’abord intéressé à ce domaine ?
Au départ, j’étudiais en physique, sauf que je voulais davantage de contacts avec les gens. Je me suis donc tourné vers la médecine. Puis à un moment, pendant mes études, je devais m’orienter dans une branche plus précise, et plusieurs possibilités s’offraient à moi. J’ai choisi la cardiologie. J’aurais probablement été heureux, peu importe mon choix.
Quelle qualité te sert le plus dans ton travail ?
Mon humanité ! Il faut aimer les gens et se soucier de leur bien-être. Chaque décision doit être prise dans le meilleur intérêt des patients.
En tant que cardiologue, tu dois sûrement traiter des patients dont l’état de santé est très précaire. Comment gardes-tu le moral tout en côtoyant la mort de si près ?
Je me suis effectivement impliqué dans des groupes en lien avec les soins palliatifs (les soins de fin de vie). Il faut prendre la peine d’écouter les désirs et préoccupations du patient, pour bien comprendre où il en est dans son cheminement personnel. La personne malade doit être au cœur des décisions concernant la fin de la vie.
Te souviens-tu de ta première intervention sur un patient ?
On ne vit jamais vraiment une « première » opération. L’apprentissage est très graduel : on commence par observer, puis on fait seulement la partie la plus simple d’une intervention puis graduellement on se pratique et on gagne en confiance et en expérience à mesure qu’on s’implique davantage dans le processus.
Être médecin fait-il en sorte que tu es plus à l’écoute de ton propre corps ?
Ce n’est pas vraiment mon cas… Pour certains médecins oui, mais ça dépend de la personnalité de chacun. Après tout, ça fait très longtemps que je n’ai pas pratiqué la médecine générale.
Le matin, Paul arrive de bonne heure à l’hôpital, histoire de faire un peu de paperasse administrative avant de rencontrer des patients. Une bonne partie de sa journée est consacrée aux tâches cliniques, c’est-à-dire au suivi des patients ou au travail à l’urgence. L’enseignement occupe également une bonne partie de son horaire. Le tout est ponctué de réunions et de révision des résultats des examens des patients. Ses journées sont bien chargées, mais c’est avant tout une question de choix !
En 2000, Paul a d’abord obtenu son doctorat en médecine à l’Université de Sherbrooke Toujours à Sherbrooke, il a ensuite fait son diplôme en médecine interne (2003), a complété une maîtrise en pharmacologie (2004) et a finalement obtenu une spécialisation en cardiologie (2006).
À l’université :
Les études en médecine sont réputées pour leur longue durée. Si tu désires te spécialiser en cardiologie, il te faut d’abord compléter un doctorat de premier cycle en médecine (4-5 ans), offert dans les quatre universités suivantes :
Université de Montréal
Université de Sherbrooke
Université Laval
Université McGill
Ensuite, tu dois faire ta résidence en médecine interne générale (4 ans), et te spécialiser en cardiologie (2 ans). En centre universitaire, il est possible de poursuivre en recherche ou en apprentissage d’une surspécialisation (1-3 ans).
N.B. : Au Québec, pour pratiquer en tant que médecin, tu dois obligatoirement devenir membre du Collège des médecins du Québec.
Et après…
Les perspectives d’emploi en cardiologie sont excellentes. En fait, il est très rare au Québec qu’un médecin spécialisé ne trouve pas d’emploi à la hauteur de ses compétences. En tant que cardiologue, tu peux être engagé en centres hospitaliers, en cliniques médicales ou par les Forces armées canadiennes.