On a visité la Lune, on envoie des sondes dans tout le système solaire, on posera un jour les pieds sur Mars… à nous l’espace !
Les engins robotisés peuvent explorer bien des recoins de l’univers. Mais dans certains cas, le travail peut seulement être fait par des humains.
Ces voyageurs de l’espace, on les appelle des astronautes. Le métier est exigeant, mais il fait voir les étoiles d’un peu plus près.
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David a été recruté en mai 2009 par l’Agence spatiale canadienne (ASC) alors qu’il avait 39 ans. Il a déménagé à Houston pour être l’un des 14 membres de la 20e classe d’astronautes de la NASA. En 2011, il a complété la formation de candidat astronaute et il travaille maintenant à la NASA dans l’attente d’être choisi pour une première mission spatiale.
Avez-vous toujours voulu devenir astronaute ?
Quand j’étais tout petit, je rêvais d’être astronaute. Sur une photo, on peut me voir à l’âge de 6 ans jouer à l’astronaute avec mon frère. Mais par la suite, je me suis dit que ce travail était inaccessible et que ce ne serait toujours qu’un rêve. J’ai quand même décidé de prendre les astronautes comme modèle en me gardant en forme et en apprenant le plus de choses possible.
Et ça semble avoir fonctionné…
Effectivement, en 2008, j’ai vu l’annonce de recrutement de l’Agence Spatiale Canadienne. Dans ma tête, le petit garçon de 6 ans m’a supplié d’appliquer. Comme il y avait quelques milliers de candidats, je me suis dit que mes chances étaient nulles et que ça ne coûtait rien de tenter le coup. Un an plus tard, après plusieurs tests de sélection, je faisais partie des 20 derniers retenus. J’ai commencé à y croire. Et j’ai été choisi !
Vous avez alors suivi la formation à l’école des astronautes. En quoi cela consiste-t-il ?
On passe 2 ans et demi tous ensemble. On apprend le russe, on apprend à piloter des avions de chasse, on s’entraîne sous l’eau avec nos combinaisons d’astronaute sur une maquette de la Station Spatiale Internationale, on nous met dans toutes sortes de situations d’urgence pour apprendre à survivre et à régler des problèmes en équipe : sur la mer, dans la taïga de Sibérie, dans des répliques de la Station…
Maintenant formé, que faites-vous en attendant votre première mission spatiale ?
Les astronautes formés travaillent au sol à la réussite des missions en cours. Il m’arrive d’être CAPCOM, c’est-à-dire capsule communicator. C’est la personne à Houston qui parle aux astronautes en orbite. Une mission spatiale, c’est un exemple extrême de travail d’équipe. On ne voit que les astronautes, mais des milliers de personnes travaillent au sol pour que ça fonctionne. On continue aussi de s’entrainer, de se garder en forme, d’apprendre de nouvelles langues, la robotique…
Avez-vous un événement cocasse à nous raconter ?
Un dimanche, alors que je tondais mon gazon à ma résidence de Houston, j’ai reçu un appel sur mon cellulaire. C’était un astronaute en orbite qui me demandait de faire un gâteau, d’acheter des fleurs et d’aller les porter à son épouse pour son anniversaire ! C’est là que j’ai réalisé que c’était une grande famille et que j’en faisais partie !
Dans la vie d’une astronaute, il n’y a pas vraiment de journée typique. L’entraînement n’arrête jamais, mais il change d’une journée à l’autre. Un matin, vers 6 h, David enfile un scaphandre aussi lourd que lui. Ainsi enfermé, il devra passer les six prochaines heures dans un immense bassin d’eau au fond duquel se trouve la maquette de la Station Spatiale Internationale.
Ces exercices lui permettent d’apprendre les différents gestes qu’il devra poser une fois dans l’espace. Dans l’eau, il ne sent pas trop la gravité, mais les mouvements sont quand même difficiles à effectuer, car la combinaison est très lourde. Après six heures, David est exténué.
Autre jour, autre entraînement. David Saint-Jacques passe plusieurs heures dans un simulateur de vol, une réplique de l’intérieur de la fusée Soyouz, et doit réagir correctement aux différentes situations difficiles qui se présentent. Ainsi, une fois dans l’espace, il saura quoi faire en cas de pépin.
Il travaille aussi comme CAPCOM, c’est-à-dire capsule communicator (communicateur avec la station) au centre de contrôle des missions à Houston. Là-haut, c’est la voix de David que les astronautes entendent parfois lorsqu’ils communiquent avec la Terre. « Station Spatiale, ici Houston. Vous me recevez ? »
David Saint-Jacques a un baccalauréat en génie physique de l’école Polytechnique de Montréal, un doctorat en astrophysique et un autre doctorat en médecine de l’Université Laval.
Il n’existe pas vraiment de formation pour devenir astronaute. Le métier s’apprend une fois qu’on a été sélectionné dans une agence spatiale (comme l’Agence Spatiale Canadienne ou la NASA américaine).
Les critères de sélection sont nombreux et exigeants, mais côté scolaire, il faut avoir complété au moins un baccalauréat dans n’importe quelle discipline scientifique.
Comme un équipage doit être polyvalent, les agences spatiales recrutent des astronautes aux formations très diversifiées. L’important, c’est de choisir une science qu’on aime.
Et après ?
Au Canada, c’est l’Agence Spatiale Canadienne qui recrute et forme les astronautes. Par la suite, il est possible de travailler dans les agences spatiales d’autres pays qui « s’échangent » des astronautes pour des périodes plus ou moins longues : les États-Unis, la Russie, l’Europe…
Dans un avenir rapproché, le tourisme spatial et les vols spatiaux privés auront peut-être besoin d’astronautes pour piloter les vaisseaux.