Castors, orignaux, écureuils volants, aigles, salamandres… La diversité de la faune du Québec est une richesse à protéger ! Certaines activités humaines, comme la chasse et l’exploitation forestière, menacent la survie de certaines espèces. En chaloupe, en camion ou à pied, l’agent de protection de la faune surveille l’ensemble du territoire. Absence de permis de chasse, capture d’espèces interdites ou braconnage, rien n’échappe à ce protecteur de la nature. Son travail est de signaler aux autorités les situations d’urgences, par exemple une pollution aux produits chimiques. La prévention et l’éducation font également partie de ses tâches.
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Nathalie Vallée, agente de protection de la faune
Nathalie est agente de protection de la faune pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs depuis 2009. Après avoir sillonné les régions de la Gaspésie, deux saisons, et de Charlevoix pendant trois ans et demi, elle a choisi de partager sa passion en devenant instructrice au Centre de formation et de perfectionnement de Duchesnay.
Pourquoi avoir choisi de devenir agente de protection de la faune ?
J’ai toujours trouvé important de protéger la faune et l’environnement. Les mauvaises habitudes de certaines personnes ont éveillé chez moi un intérêt pour la nature depuis l’adolescence.
Quelles sont les qualités d’une bonne agente ?
Nous sommes un peu la police des bois. Il faut être curieux, ingénieux et être bon enquêteur. Il faut savoir travailler en équipe, dans des conditions difficiles et avoir une bonne maitrise de soi, car certaines interventions peuvent être tendues.
À qui conseillerais-tu ce métier ?
Aux passionnés de la protection de la faune. Il faut aimer le plein air, mais aussi travailler sur l’ordinateur, car nous y passons beaucoup de temps, par exemple pour rédiger des rapports d’infraction et pour entrer des informations aux banques de données. Toutes les personnes qui ont envie de combattre le braconnage sont les bienvenues !
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?
Arriver sur le terrain après avoir planifié une opération, surprendre un braconnier en pleine action et intervenir.
As-tu déjà risqué ta vie ?
Je la risque tous les jours ! C’est un métier à risque, car beaucoup de gens sont armés. Il faut juste en être conscient, travailler prudemment et penser à notre sécurité pendant l’intervention.
Comment te déplaces-tu ?
Je peux me déplacer à pied, en vélo de montagne, en bateau, en canot, en camion, en motoneige et en raquettes selon la saison. Je n’ai pas encore eu la chance de monter à bord d’un hélicoptère : ils sont surtout utilisés dans le nord du Québec.
As-tu déjà rencontré des gens désagréables, qui ne voulaient pas respecter les lois ?
Oui, une fois, j’ai eu une confrontation avec un contrevenant. Il était menaçant, mais en parlant et en argumentant avec lui, la situation s’est arrangée. Mais en général, les gens sont en règle et sont contents de nous voir.
À quel animal es-tu déjà venue en aide ? Pour quelles raisons ?
À un aigle à tête blanche. C’était une prise accidentelle. Le trappeur nous a appelés, car c’est une espèce vulnérable. On l’a libéré de l’emprise du collet. Il était blessé, on l’a alors confié à l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie pour qu’il soit soigné et relâché.
Quelle situation de dégradation de la faune t’a le plus touché ?
J’avais travaillé avec mon équipe sur les habitats des poissons d’une rivière. J’ai constaté qu’un riverain avait coupé toute la végétation au bord de cette rivière pour des raisons d’aménagement, sans avoir vraiment conscience des conséquences sur le réchauffement de l’eau et sur l’érosion.
Après avoir préparé jumelles, GPS et imperméable, Nathalie va sur le terrain avec un collègue pour recueillir des preuves et pendre des photos. L’enquêteuse a déjà un suspect en tête et vérifie avec le central des renseignements policiers et dans sa base de données s’il est déjà connu. L’enquête est déjà bien amorcée, la professionnelle pourra interroger le braconnier et rédiger le rapport d’infraction dans les jours à venir.
Pas le temps de se reposer, une deuxième alerte est lancée. Un ours se trouve trop près d’une garderie. L’équipe arrive sur les lieux et immobilise l’animal avec des fléchettes anesthésiantes. L’ours est placé confortablement dans une cage. Avant de lui rendre sa liberté plusieurs kilomètres plus loin, Nathalie lui pose une étiquette jaune à l’oreille. L’agente de protection de la faune rend finalement visite à quelques pêcheurs avant de rentrer chez elle vers 18 heures.
Nathalie a suivi une formation professionnelle en conservation de la faune (équivalent du DEP) puis en biologie (un baccalauréat). Elle a choisi de travailler dans les parcs québécois et par la suite à la Protection de la faune.
Au cégep :
• DEC en techniques d’aménagement cynégétique et halieutique
• DEC en techniques du milieu naturel, option conservation de la faune
• AEC en protection de la faune (environ 16 mois)
• DEP en protection et exploitation de territoires fauniques (environ un an et demi)
Remarque : pour travailler au Ministère (comme Nathalie), il faut suivre une dernière formation de 12 semaines au Centre de formation et de perfectionnement de la protection de la faune à Duchesnay.
Et après ?
Les diplômes collégiaux (AEC, DEC) permettent de travailler pour les instances gouvernementales (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Ministère de l’Environnement, Service canadien de la faune, Parcs Canada…).
*Le diplôme professionnel (DEP) permet de travailler pour des employeurs privés (zones d’exploitation contrôlée (ZEC), pourvoiries, centres d’interprétation de la nature, entreprises de tourisme d’aventure et de plein air…) ou autres (groupements forestiers, parcs régionaux…).