Les équations mathématiques à la rescousse de l’environnement.
Le 20 avril 2010. La plateforme pétrolière Deepwater Horizon, exploitée par la compagnie BP, explose et s’enflamme. C’est le début d’une marée noire sans précédent. Pendant les cinq mois qui vont suivre, 4,9 millions de barils de brut vont se répandre dans le golfe du Mexique, poussés vers les côtes de la Floride, de l’Alabama, du Mississippi et de la Louisiane. Cinq mois durant lesquels des milliers d’oiseaux, de tortues et de mammifères marins périront, alors que les pêcheurs et les exploitants d’installations touristiques perdront des millions de dollars.
«Si on avait pu prédire la façon dont la nappe allait se propager, on aurait sûrement mieux géré la crise, estime George Haller, professeur de génie mécanique à l’Université McGill, expert en modélisation et simulation numérique. En sachant à quel moment et à quels endroits le pétrole allait toucher les plages, les propriétaires d’hôtel auraient su s’ils devaient annuler leurs réservations ou non. Cela aurait aussi permis aux autorités de planifier l’organisation des ressources et d’identifier les secteurs où il aurait fallu concentrer les efforts de nettoyage.»
Armé d’équations mathématiques et épaulé par sa collègue Josefina Olascoaga, spécialiste en océanographie physique à l’université de Miami, George Haller s’est attaqué au problème. L’outil de modélisation qu’il a mis au point peut enfin anticiper le mouvement des polluants dans la mer qui, jusqu’à récemment, semblait imprévisible.
Photo : JIM EDDS/spl