Un scalpel de lumière si précis qu’il peut pratiquer une incision dans une cellule humaine et aussi s’attaquer aux tumeurs.
Une grande affiche de Yoda, célèbre personnage de La guerre des étoiles, accueille les visiteurs au Laboratoire de procédés laser, à l’École polytechnique de Montréal. Les oreilles vertes, longues et pointues, le front plissé, la tunique de jute et le sabre-laser entre les mains, tout y est. Sauf que le visage de Yoda a quelque chose d’incongru. À bien y regarder, on comprend que les traits – et les lunettes! – sont ceux de Michel Meunier, directeur du Laboratoire.
«Ça me ressemble pas mal», rigole le professeur de génie physique, visiblement amusé par la blague de ses étudiants. Une nuance, cependant: les lasers sur lesquels planche Michel Meunier sont bien plus sophistiqués que les sabres des Jedi!
Avec ses collaborateurs, l’ingénieur a mis au point un laser si précis qu’il arrive à pratiquer une incision nanométrique dans la surface d’une cellule humaine. D’où le nom de son invention: le nanoscalpel de lumière. «Il existait déjà des lasers capables de perforer la membrane d’une cellule sans la détruire, explique le polytechnicien, mais le nôtre est le seul qui puisse faire des incisions dans les membranes de plusieurs cellules simultanément.»
Et surtout, le nanoscalpel de Polytechnique sait choisir ses cibles. Il peut perforer très spécifiquement les cellules cancéreuses à l’intérieur d’une tumeur, tout en laissant les autres intactes.
Photo : Donald Robitaille/OSA Images