Rien ne se perd, rien ne se crée.

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« Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ». Cette célèbre phrase d’Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794) a marqué les esprits.

Dès son enfance, le chimiste français montrait un intérêt profond pour les sciences, mais il a d’abord exercé les métiers d’avocat, d’agronome et d’économiste. Mais à 31 ans, il a enfin pu se consacrer à sa passion : la chimie.

C’est ainsi qu’il s’est retrouvé penché sur une balance, à peser ses produits chimiques. À cette époque, c’est une véritable révolution. Lavoisier est le premier à réaliser des expériences quantitatives, à l’origine d’une de ses plus grandes découvertes : la conservation de la matière.

En 1778, le chimiste a l’idée de brûler de l’étain dans un vase rempli d’air et hermétiquement clos. Ayant pesé l’étain et l’air avant la combustion, il les pèse aussi après et constate que les cendres sont d’une masse supérieure à celle de l’étain de départ et que la masse de l’air a diminué. La conclusion logique s’impose à l’esprit du scientifique : l’air s’est combiné à l’étain lors de la combustion. La matière est toujours conservée, d’où sa célèbre maxime « Rien ne se perd, rien ne se crée ».

Lavoisier découvre également un composant de l’air qu’il nomme oxygène. En 1783, en s’appuyant sur les travaux de ses collègues, il comprend que l’oxygène réagit avec l’hydrogène pour former des gouttes d’eau. Il vient de découvrir la composition de la molécule d’eau, H2O.

Malheureusement, il chamboule les idées de l’époque et les scientifiques ne sont pas prêts à l’écouter. Certains pensent que seulement quatre éléments fondamentaux – la terre, l’air, l’eau et le feu – composent la matière. D’autres prônent la théorie du phlogistique : la matière renferme une entité invisible qui lorsqu’elle brûle, devient visible sous forme de feu ou de chaleur. Une dizaine d’années seront nécessaires pour que ces découvertes soient finalement acceptées par la communauté scientifique.

Lavoisier est également percepteur d’impôt et est extrêmement riche. Dans un contexte de famine et de révolution française, il est considéré comme traitre et condamné à la guillotine. L’histoire raconte qu’il a demandé un sursis pour terminer une expérience, ce qui lui a été refusé. Au lendemain de sa mort, un ami aurait dit : « il ne leur a fallu qu’un moment pour faire tomber cette tête et cent années peut-être ne suffiront pas pour en reproduire une semblable ».

Heureusement, ses découvertes ont inspiré plusieurs chercheurs, dont le chimiste et physicien John Dalton, ainsi que Louis Pasteur.

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